Test de la Wispeed T855 : une trottinette électrique exaltante mais insuffisante

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La Wispeed T855 est un modèle populaire qui doit son salut à des promotions ou des prix attractifs un peu partout. La distribution étant large. Mais à 349 euros, on ne peut espérer beaucoup. Alors en a-t-on pour son argent ? La Wispeed T855 assure t-elle au quotidien ? C’est ce que nous allons voir dans ce test complet.

Source : Jérémy Fdida pour Frandroid

L’automobile a Dacia, nous pourrions dire que la trottinette électrique a Wispeed. Cela signifie que l’objet fait le job, pas plus. La Wispeed T855 offre un excellent rapport qualité/prix/performances et autonomie sur le papier. Dans la réalité, ce n’est pas tout à fait ça. Le prix alléchant et le design sobre ne suffisent pas à compenser certaines lacunes critiques.

Fiche technique

Modèle Wispeed T855
Autonomie annoncée 30 km
Temps de recharge annoncé 300 minutes
Vitesse maximale 25 km/h
Puissance du moteur 300 watts
Poids Maximal 100 kg
Prix 349 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.

Design

Le design noir est sobre mais les plastiques bien durs, comme le revêtement du deck par exemple, ce qui donne un aspect jouet et bas de gamme. Rien de problématique à ce niveau, d’autant qu’une trottinette noire et sobre attirera moins l’œil qu’une trottinette grise ou blanche…



L’ergonomie est bonne avec un système de pliage plutôt ingénieux qui ne nécessite aucun effort excepté de se baisser. Un loquet à tirer, un autre à baisser et la trottinette se plie en une fraction de seconde. Pour la déplier, il suffit de relever la potence et de la pousser jusqu’à ce que le système de verrouillage s’enclenche.



La fiche de chargement se situe au niveau du guidon. L’ouverture de la protection en caoutchouc se fait de haut vers le bas. Il faudra prendre soin de correctement la refermer, faute de quoi, cela crée une petite rampe pour l’eau. Mais ce n’est pas grave, car l’effet ventouse semble efficace.

Les poignées ne se replient pas. Mais l’encombrement général est contenu, ce qui en fait un modèle facile à transporter : que ce soit dans un coffre de voiture ou dans les transports en commun.

Avec un poids de seulement 14,5 kg, elle est facile à porter et monter les étages avec n’est pas un problème. La potence est parfaitement fixée une fois repliée, offrant une prise immobile pratique pour la soulever.






Avec 16,5 cm de large, le deck est étroit. Côté longueur, il est en revanche dans la norme et les 102 cm de long sont suffisants pour y poser des pieds de pointure 47.

L’écran est réduit à un affichage minimum : la vitesse. Elle est d’ailleurs bloquée à 24,9 km/h. Mais j’y reviendrai. Point d’affichage du mode en cours (il y en a 2). L’icône des feux est la seule facétie avec la batterie représentée par 4 barres.

Globalement, je suis partagé entre un objet léger et facilement maniable d’un côté, et un engin qui fait cheap et ne rassure pas de l’autre. Dans la mesure où il ne s’agit pas d’un téléphone, mais d’un engin de mobilité qui évolue au milieu de véhicules motorisés ou non et de piétons, cela a son importance.

Crédits Photo : Jérémy FDIDA pour Frandroid

L’éclairage assure le minimum syndical comme toutes les trottinettes dans cette gamme de prix et une lampe supplémentaire ne sera pas un luxe. Le freinage est indiqué par un clignotement du feu arrière.

Photos: Jérémy FDIDA pour Frandroid

Le garde-boue n’est pas un frein (et vous verrez que c’est un problème dans la suite). C’est indiqué par un autocollant qui dit que vous souffrirez mille morts si vous appuyez dessus. Point de freinage d’urgence, donc.

Photos : Jérémy FDIDA pour Frandroid

Le frein est situé à l’arrière. C’est un frein à disque classique comme sur les Xiaomi avec un freinage par câble. Un crochet permet de suspendre un sac, comme sur la Ninebot E45. C’est vraiment pratique. Enfin, la béquille est très bien intégrée et située au milieu de la trottinette, un bon point.

Application et technologies

Il n’y a pas d’application avec la Wispeed. Il s’agit d’une trottinette non connectée. Ce n’est pas un mal. À titre personnel, j’utilise rarement les applications de mes trottinettes. Toutefois, cela implique qu’aucun réglage n’est possible, notamment le freinage électromagnétique (spoiler : il n’y en a pas).

Sur le guidon se trouve le seul bouton. Il permet d’allumer la trottinette, d’allumer le phare et de changer de mode. Selon le temps pendant lequel on le presse. Tout est indiqué sur la sérigraphie située dessous. Cela a le mérite d’être simple à utiliser.

Photos: Jérémy FDIDA pour Frandroid

Conduite

Le moteur de 300W (contre 350W en moyenne sur les modèles de cette gamme) grimpe à 500W en crête et il le fait vraiment. Si la Wispeed T855 lutte en côte raide, elle n’est pas moins bien lotie que des modèles plus puissants comme la Ninebot E45 ou la Xiaomi Scooter 3.

Les 25 km/h s’atteignent rapidement, c’est pratique. Les pneus gonflables à chambre à air de 8,5 pouces assurent un grip correct, sans plus. Sur sol mouillé, ils sont un peu instables. Ce ne sont pas les CST V3 que l’on trouve sur d’autres modèles et ça se ressent. En revanche, ils assurent un bon amortissement et compensent le manque de suspension qui n’est vraiment pas pénalisant d’ailleurs.


La T855 intègre un régulateur de vitesse. Il suffit de presser la molette d’accélération 10 secondes à la même vitesse et on peut retirer son doigt de la gâchette. C’est une fois de plus bien pensé et pratique, mais, impossible à désactiver.

Photos : Jérémy FDIDA pour Frandroid

La Wispeed T855 est joueuse. Son poids réduit permet de slalomer, tourner, pencher sans effort. Elle donne le sourire et ça, c’est un bon point. Le moteur a tendance à crier un peu au démarrage. Rien de gênant, c’est juste surprenant. Ce qui est gênant par contre, c’est la monté en puissance. Saccadée, elle manque de progressivité, de douceur.

Une clochette sert de sonnerie (c’est mieux qu’une sonnette électronique). Le guidon culmine à 110 cm, une hauteur adaptée aux personnes entre 1,60m et 1,80m.

La stabilité est quant à elle décente. On peut même se permettre de rouler à une main et utiliser l’autre pour indiquer où l’on tourne. Jusque là, tout va plutôt bien. Jusqu’au moment de freiner.

C’est là que le bât blesse. La Wispeed se repose sur son modeste frein à disque arrière. Aucun freinage électromagnétique n’est au programme. C’est intéressant pour les sensations, nettement moins pour la sécurité. Côté point positif, je n’ai pas réussi à bloquer le frein arrière sur sol sec, donc pas de risque de dérapage et de perte de contrôle. Sur sol mouillé en revanche, ce n’est pas le cas du tout. C’en est même dangereux. Ce frein manque de mordant et les freinages d’urgences sont impossibles puisque le garde-boue ne sert pas de frein de secours.

J’ai eu la chance d’essayer un modèle neuf. Je n’ai pas eu à régler le disque et les plaquettes. De toute façon, sur ce genre de modèle, les utilisateurs ne le feront pas. Quoi qu’il en soit, cela ne changera pas le fait qu’il manque un moyen de freiner plus rapidement. Il m’a fallu 15 mètres à 25 km/h. C’est énorme quand une Ninebot D18 demande la moitié de cette distance à la même vitesse.


Puisque nous parlons de vitesse, abordons le compteur : il est bloqué à 24,9 km/h. Je m’en suis rendu compte dans une descente où après avoir atteint cette vitesse limite, la T855 a continué a prendre de la vitesse pour dépasser les 25 km/h, sans que le compteur n’indique la véritable allure du moment.

Donc je résume pour que ce soit simple : la Wispeed T855 est bien limitée à 25 km/h (et même un peu moins). Mais en pente, elle peut prendre encore plus de vitesse, mais n’indiquera pas à combien vous serez.

Sur sol sec, dans un environnement sans voiture (donc sur pistes cyclables par exemple), la Wispeed T855 est utilisable. Peu de risque malgré le freinage limité. Sur sol mouillé ou au milieu de la circulation, cette trottinette est à éviter.

D’autant qu’au tarif auquel elle est vendue, soit 349 euros, elle sera pour beaucoup la première « trott électrique » et donc un modèle offert aux ados. Même si ces derniers sont souvent bien plus doués que nous, adultes, un freinage qui manque d’efficacité peut rarement se rattraper


Enfin, le système de pliage laisse entrevoir un espace qui, sur sol mouillé est une porte à l’entrée d’eau. Le garde-boue de la roue avant est trop court et malheureusement ne bloque pas suffisamment les projections.

Source : Jérémy FDIDA pour Frandroid

Autonomie

Wispeed indique 30 km d’autonomie. Nous n’y sommes évidemment pas. Mais avec 11,8 km sur le tracé en montée et 19,25 km sur le tracé standard, toujours avec mes 100 kg dessus, c’est tout même très correct — avec un gabarit plus modeste de 70 kilos par exemple, l’autonomie peut donc grimper à une petite vingtaine de km sur un tracé standard.

J’ai effectué la mesure deux fois sur des parcours plats. La dernière barre se met à clignoter à 16,5 km. À partir de là, il vous reste 2,5 km de réserve à 25 km/h. Vous utiliserez uniquement le second mode, le premier étant vraiment lent (limité à 12 km/h).


Concernant la recharge, il faut attendre 4h pour charger les 7,8 Ah (en 36V) de la batterie. Attention cependant, le chargeur devient bouillant pendant la session. Dessus, des leds passent de rouge à vert pour indiquer que la charge est terminée. En revanche, pas d’info sur l’écran pour connaître le pourcentage de charge. Mais il suffit de l’allumer pour ça.

Prix et disponibilité

Disponible à 349 euros en magasin d’électronique grand public et en grande surface, la Wispeed T855 s’affiche face à une Xiaomi Essential.

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