Nothing phone (1) : entrée, milieu ou haut de gamme… « c’est du bullshit »

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Le Nothing phone (1) est sorti. Si c’est un bon téléphone, il ne réinvente pas réellement la manière d’utiliser un smartphone. Mais est-ce normal d’attendre cela d’un téléphone ? C’est ce dont nous allons parler.

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Le Nothing phone (1) sait se démarquer. // Source : Frandroid – Robin Wycke

Nous avons testé le Nothing phone (1) et nous l’avons plutôt apprécié. Mais au fur et à mesure que sa sortie approchait, une impression nous a gagnés : et si nous en avions fait trop sur ce téléphone ? Lorsque nous écrivons « nous », nous entendons ici le microcosme des passionnés de tech et tous les sites spécialisés, qui sautent depuis plusieurs mois sur la moindre bribe d’informations. Comme l’expression le veut : la hype a été très forte, voire peut-être trop forte.

Car oui, nous ne parlons pas là d’un flagship comme un Galaxy S22 Ultra, un Honor Magic 4 Pro ou un Vivo X80 Pro, mais bien d’un téléphone de milieu de gamme avec une puce de milieu de gamme, des capacités photo de milieu de gamme, un écran de milieu de gamme, des matériaux… bref vous avez compris.

Qu’en dit Nothing ?

Même Carl Pei lui-même, cofondateur de Nothing et ancienne tête pensante de OnePlus, a écrit peu avant le lancement du téléphone sur son compte Twitter : « Trop de ‘hype’ pour phone (1) d’après mon humble avis. »

Too much hype for Phone (1) imho

— Carl Pei (@getpeid) July 9, 2022

Lors du lancement du téléphone à Londres, le 12 juillet 2022, Frandroid a pu interroger le jeune entrepreneur sur cette phrase pour le moins étonnante.

« J’étais en train de scroller sur mon fil Twitter et je ne voyais rien d’autre que Nothing, Nothing, Nothing partout… C’était fou. Je veux dire, ce n’est qu’un smartphone, ce n’est pas comme de l’herbe que les gens peuvent toucher dehors. Il ne devrait pas y avoir autant de hype pour ça. »

Le commentaire sur la phrase est donc tout aussi étonnant que la phrase elle-même. Nous lui avons ensuite demandé s’il sous-entendait par là que les acheteurs allaient être déçus par le positionnement milieu de gamme du Nothing phone (1), qui ne provoque généralement pas une telle attente. Là, sa réponse est plus tranchée.

« Milieu de gamme, haut de gamme, entrée de gamme… c’est du bullshit »

« C’est le truc. Milieu de gamme, haut de gamme, entrée de gamme… c’est du bullshit. Certaines personnes vont regarder notre téléphone et la première chose qu’ils diront c’est : [il prend un ton déçu] ‘oh, c’est du milieu de gamme’. Bien sûr, nous avons un processeur de milieu de gamme, mais nous avons aussi du verre à l’arrière pour ne citer que ça. Le mot milieu de gamme est fait pour les gens qui ne regardent que la fiche technique, mais nous voulons être plus que ça. »

Chez nos confrères et consœurs de Numerama, à la question, « N’avez-vous pas peur que la couverture médiatique soit trop importante pour une entreprise qui n’a encore rien prouvé ? », le fondateur répond en somme qu’ils seront jugés sur les produits, citant Apple au passage. « Les gens se souviennent qu’ils ont utilisé de bons produits Apple dans le passé, donc ils anticipent que le prochain produit Apple sera vraiment bon. C’est pourquoi ils sont excités à son sujet. Donc je pense que, pour nous, il faut avant tout être une entreprise qui fait de bons produits. »

La grande surprise : pas de surprise

Cela transparaît certainement de la lecture de notre test, mais l’élément le plus surprenant du phone (1) est certainement son absence de surprise.

Or lors du premier évènement de présentation du téléphone, Carl Pei avait promis de « montrer aux gens qu’on peut changer les choses ». Avec ce genre de phrase, nous étions donc en droit d’attendre un peu plus de surprises qu’un simple téléphone.

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Source : Frandroid – Robin Wycke

La hype s’est aussi nourrie d’un autre phénomène. Au fil des jours avant son lancement, nous avons découvert graduellement divers éléments qui semblaient monter que Nothing pouvait explorer plusieurs pistes enthousiasmantes à même de nous secouer.

Plus précisément, si l’on remonte quelque temps avant sa sortie, quatre éléments pouvaient légitimement susciter de la hype à nos yeux :

  • Un design très original en transparence avec en prime une utilité offerte par le glyphe, le nom donné à l’ensemble de LED que l’on aperçoit à l’arrière ;
  • Un nouvel OS, certes basé sur Android, mais venant d’une entreprise qui se réclamait autant d’Apple et marquée par ses liens avec OnePlus, il y avait de quoi en attendre beaucoup en termes de fluidité notamment ;
  • Un design proche de l’iPhone qui sous-entendait des finitions premium ;
  • Le très bon rapport qualité-prix du premier produit de Nothing, les ear (1), qui laissait présager la même chose.

Si on fait le bilan (calmement) de ces quatre promesses (pour certaines tacites bien sûr), force est de constater que l’attente était en effet beaucoup trop forte, car aucune n’est vraiment remplie.

Pas à la hauteur des promesses, mais quand même très bon

Le glyphe, s’il apporte un petit soupçon de nouveauté, ne change pas complètement la donne et il en va de même du fond transparent. Certes, cela permet d’avoir un téléphone qui ne ressemble à aucun autre, mais c’est bien tout.

NothingOS pour sa part est peut-être l’élément qui répond le plus aux attentes. La fluidité est bien là. Ce qui nous dérange davantage, c’est que le nouvel OS paraît un peu vide à côté d’un Android 12 de Pixel par exemple.

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Source : Frandroid – Robin Wycke

Côté design, la prise en main, bien qu’agréable, se situe à des années-lumière d’un iPhone, du fait notamment de ses tranches en aluminium.

Enfin, le prix démarrant à 469 euros, tout proche de la barre des 500 euros, paraît beaucoup plus élevé dans l’univers des smartphones que les 100 euros demandés par les ear (1) à leur sortie dans l’univers des écouteurs sans-fil.

Est-ce bien grave ?

Nous donnons peut-être ici l’impression de tirer à boulets rouges sur le phone (1), alors qu’en réalité nous avons plutôt apprécié ce téléphone. Nous constatons simplement qu’une fois encore, la hype a pu se montrer un peu excessive.

Ce qui s’est passé tient sans doute à la fascination qu’entretiennent les êtres humains avec les récits de renversement de situation mettant en scène « un petit » contre « des gros », façon David contre Goliath. Un récit sur lequel Nothing n’a pas hésité à appuyer et pas totalement à tort. Il faut tout de même souligner le tour de force que représente le lancement d’une nouvelle marque de téléphone depuis le cœur de l’Europe en 2022. Voilà sans doute une bonne raison de se hyper.


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