Annoncé comme la révolution du jeu vidéo, Google Stadia n’a pas encore pleinement tenu ses promesses, mais la plateforme n’en démérite pas pour autant. Cloud gaming, catalogue, démos gratuites, latence, technologie, State share… Voici notre dossier Google Stadia pour tout savoir du service gaming de la firme.
[ARTICLE MIS À JOUR AVEC L’AJOUT DES VERSIONS D’ESSAI GRATUITES]
Voilà plus de deux ans que Google Stadia a été lancé, mais le service de cloud gaming de Google est toujours entouré d’un certain flou pour ceux qui n’ont pas tenté de l’apprivoiser. Pourtant, au fil des mois si le catalogue n’a pas encore atteint les hauteurs espérées, la plateforme a tenté d’innover dans les diverses fonctions qu’elle a ajoutées afin de proposer une expérience différente aux joueurs.
On tente d’éclaircir quelques points pour mieux comprendre le fonctionnement du cloud gaming à la sauce Google en répondant aux questions que vous vous posez peut-être.
Qu’est-ce que le cloud gaming ?
Aujourd’hui, vous glissez un disque dans votre console de jeu ou vous téléchargez les fichiers d’un jeu sur votre PC, voire vous optez pour les cartouches sur la Nintendo Switch. En fonction des composants à l’intérieur de votre appareil, votre jeu sera plus ou moins beau et fluide.
Avec le cloud gaming, cette « boîte de jeu » réside dans un centre de données rempli de serveurs, situés à des kilomètres de votre position. Vous jouez à des jeux, comme lorsque vous regardez une vidéo YouTube ou Netflix, sous la forme d’une série d’images vidéo compressées qui sont envoyées par les serveurs sur votre appareil. À la différence des vidéos, les jeux réagissent à vos entrées. Chaque fois que vous appuyez sur un bouton permettant à votre personnage de sauter, cette entrée est envoyée à un serveur distant, c’est interprété et le serveur vous envoie une nouvelle image. Multipliez par 30, 60 ou 144 images par seconde et vous obtenez une vidéo.
Pour aller plus loin
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Quels sont les avantages du cloud gaming ?
Maintenant que vous savez comment ça marche théoriquement, voici les intérêts du cloud gaming :
- Vous pouvez jouer sur n’importe quel écran : smartphone, tablette, TV, PC… et même un vieil ordinateur portable qui ne ferait tourner aucun jeu normalement ;
- Vous bénéficiez de la puissance d’une machine de jeux dédiée, sans avoir à en monter une ni à en acheter une ;
- Vous n’avez pas de maintenance à effectuer ;
- Il n’y a aucune attente de téléchargement (ou presque) ou de mises à jour des jeux ;
- L’essai d’un jeu est aussi facile et simple que de lancer une série sur Netflix ;
- Les temps de chargement sont généralement plus courts dans les jeux ;
- La puissance est auto-évolutive, ce n’est pas à vous d’acheter une nouvelle carte graphique pour bénéficier de davantage de performances ;
- Vous pouvez souscrire à une offre d’un mois pour tester un jeu que vous attendiez, puis arrêter l’abonnement quand avez terminé votre jeu ;
- Certains jeux pourront bénéficier de nouvelles fonctionnalités permises par le cloud gaming (comme dans un réseau local, imaginez un monde virtuel avec des milliers de personnes connectées au même endroit) ;
- La plupart des data centers sont efficients d’un point de vue énergétique, en d’autres mots : la consommation d’énergie est minimisée pour un service rendu identique ;
- Le matériel utilisé dans les data centers (CPU, GPU, stockage, mémoire, câbles…) est optimisé et souvent recyclé en fin de vie.
Évidemment, ces avantages diffèrent en fonction des caractéristiques des offres, des data centers et des plateformes.
Qu’est-ce que Google Stadia ?
Avec Stadia, Google a expliqué que les joueurs pourraient jouer à des titres AAA haute définition, sans avoir à acheter une console. Stadia est donc avant tout une technologie de cloud gaming développée par Google associée à une plateforme de jeux développée également par la firme de Mountain View. D’ailleurs, initialement, nous ne connaissions pas la plateforme, mais juste la technologie sous le nom de Project Stream, que nous avions pu essayer avant son lancement officiel.
C’est désormais un service proposant des jeux disponibles en cloud gaming sur de multiples supports et auxquels vous pouvez accéder instantanément pour lancer une partie et la reprendre sur un autre appareil au même endroit, sans temps de téléchargement.
Comment peut-on jouer à Google Stadia ?
Vous disposez de plusieurs solutions pour profiter de la plateforme de jeu. Sur PC ou Mac (Windows 10/11, Chrome OS ou macOS), vous n’aurez besoin que d’un navigateur Google Chrome et d’une connexion internet. Il suffira d’aller sur stadia.google.com pour vous identifier et jouer immédiatement aux jeux figurant dans votre bibliothèque.
Bien entendu, vous pourrez jouer aux mêmes jeux sur un téléviseur avec Chromecast Ultra ou Chromecast avec Google TV connecté au port HDMI situé à l’arrière, une tablette ou un smartphone, sous Android et désormais même sous iOS.
Google a fourni la liste exacte de tous les appareils compatibles, que ce soit des smartphones (Pixel, Samsung Galaxy S ou Note, OnePlus, iPhone, Asus ROG Phone, Razer Phone…), téléviseurs (Hisense, Nvidia Shield TV, Panasonic, Philips, TCL, Xiaomi…), appareils de streaming ou autres.
À noter que d’autres appareils sous Android ne sont pas forcément dans la liste, mais peuvent potentiellement profiter du service.
Sur smartphones et tablettes, mais aussi sous AndroidTV/Google TV, il vous faudra télécharger l’application Google Stadia. Si vous jouez sur iPhone ou iPad, la manipulation est un peu différente et passe par un navigateur.
Où télécharger l’application Google Stadia ?
Vous pouvez télécharger l’application Google Stadia sur Android et iOS sur ce lien.
Pour jouer sur Windows 10/11, macOS, iOS et Chrome OS, il vous faut utiliser le navigateur Chrome.
Peut-on essayer gratuitement Google Stadia avant de s’abonner ?
Un mois d’essai gratuit à Stadia Pro est proposé à tous ceux qui veulent découvrir le service. Il suffit simplement de disposer d’un compte Google pour cela et de rentrer ses identifiants. C’est alors l’occasion de profiter des nombreux jeux offerts aux abonnés habituellement qui sont accessibles sans limites. Mais pour tous les autres jeux, il vous faudra vous acquitter du prix du jeu.
Depuis quelques mois, Stadia a également initié les versions d’essai de jeu. Une douzaine de titres sont déjà disponibles gratuitement, en attendant d’autres à venir. On trouve notamment Pac-Man Mega Tunnel Battle, Little Nightmares, Dragon Quest XI S, Humankind, World War Z : Aftermath… Vous pouvez y jouer gratuitement durant 30 à 120 minutes selon le titre et dans la version du jeu. Pour en profiter, il suffit d’aller sur la fiche du jeu et de cliquer sur « Essai gratuit ».
Parallèlement, d’autres jeux proposent des versions démos comme Immortals Fenyx Rising ou Resident Evil Village.
Combien coûte l’abonnement à Stadia ?
Pas besoin d’avoir un matériel spécifique pour démarrer avec Google Stadia si vous comptez jouer sur votre smartphone ou votre ordinateur. Une manette peut suffire. Ensuite, deux offres vous sont proposées :
- Stadia Base est gratuite. Mais, cela ne signifie pas que vous pourrez jouer gratuitement. Il faut acheter vos jeux comme sur Steam, sur votre PS4/PS5, votre Xbox ou votre Nintendo Switch. Et pas n’importe où : dans le catalogue proposé par Google.
- Stadia Pro est à 9,99 euros par mois. Pour ce tarif, vous avez accès à des jeux jusqu’en 4K/60 ips, des remises sur les jeux vendus et surtout des titres offerts gratuitement chaque mois pour se construire une belle bibliothèque. On y trouve des jeux plus anciens et quelques nouveautés ou exclusivités parfois. À la différence des jeux offerts dans le cadre du Xbox Live Gold/Xbox Game Pass Ultimate ou du PS+, il s’agit d’une liste qui s’enrichit chaque mois de titres ajoutés que vous pouvez déverrouiller quand vous le voulez. Ils sont à vous tant que vous restez abonné, et ce, même s’ils ne sont plus offerts dans le cadre de Stadia Pro.
Google Stadia au meilleur prix ?
Il n’y a pas d’offres pour le moment
La différence entre les deux offres réside surtout sur la qualité d’expérience proposée : définition Full HD avec son stéréo sur l’offre de base contre 4K HDR en son surround 5.1 sur l’offre Pro.
Google commercialise un pack spécial Premiere Edition qui comprend une manette de jeux Stadia, un Chromecast Ultra et trois mois d’abonnement à Stadia Pro qui est actuellement à 22,22 euros au lieu de 79,99 euros.
Quelles sont les manettes compatibles avec Google Stadia ?
Sur Chrome, on peut jouer avec son clavier et sa souris. Google a également commercialisé une manette de jeu dédiée. Cette manette fonctionne avec le Chromecast Ultra et Chromecast avec Google TV, sur smartphone et tablette Android comme iOS, PC, Mac et Chromebook.
Mais vous n’avez pas nécessairement besoin de la manette Stadia Controller pour jouer. Désormais, il est possible de jouer avec une manette PlayStation DualShock 4 (Pas encore la DualSense) ou Xbox (360, One, One Elite ou Adaptative Controller), mais aussi la manette Nintendo Switch Pro. Selon les situations, il faudra les connecter en Bluetooth ou via un câble USB à votre support ou via votre smartphone pour jouer sur un écran par exemple. Seule la manette Stadia propose une connexion Wifi sur tous Chromecast, PC via Chrome, Google TV/Android TV ou appareils mobiles compatibles.
Il est également possible de jouer au tactile sur son smartphone grâce à une interface dédiée qui simule les boutons à l’écran. Et si vous comptez jouer sur votre TV, vous pouvez même vous passer d’une manette et utiliser votre smartphone à la place via les contrôles tactiles.
Google Stadia est-il disponible partout ?
Google Stadia est disponible depuis le 19 novembre 2019
. Plusieurs pays sont concernés par le service, principalement en Europe occidentale (France, Italie, Belgique, Allemagne, Royaume-Uni…) et Europe de l’Est (République tchèque, Roumanie, Hongrie…), ainsi qu’en Amérique du Nord (États-Unis et Canada).
Google peut compter sur ses nombreux data centers, et c’est un élément essentiel du cloud gaming. En effet, pour proposer une bonne expérience de jeu, vous ne devez pas être à plus de quelques centaines de kilomètres du centre de données où sont stockés les serveurs.
Cependant, si le service est accessible, cela ne signifie pas que tous les jeux du catalogue le sont. Certains éditeurs, pour des raisons diverses, peuvent choisir de ne pas rendre leur jeu disponible dans certains pays. Vous pourriez alors ne pas pouvoir jouer à certains titres lorsque vous êtes en voyage.
Quel catalogue de jeux pour Stadia ?
Depuis le lancement, de nombreux autres jeux ont été rajoutés à la bibliothèque Stadia. On en compte des centaines, de tous genres (FPS, RPG, sport, famille, enfant…), des blockbusters (Cyberpunk 2077, Red Dead Redemption II, Dead by Daylight, les franchises Assassin’s Creed, FIFA, Doom, Hitman…), mais aussi des exclusivités comme Baldur’s Gate 3, Super Bomberman R Online, Outcasters, Pac-Man Mega Tunnel Battle ou Gylt, des titres qui avaient déboulé en avance (Marvel’s Avengers) et des jeux indés qui valent le coup d’œil, issus du programme Stadia Makers. De plus en plus de jeux sont même désormais disponibles dès leur sortie sur toutes les plateformes. Ce fut le cas de FIFA 22, Far Cry 6 ou encore Life is Strage True Colors.
Par ailleurs, Ubisoft propose aussi son service Ubisoft+ sur Stadia. Un abonnement forfaitaire au mois qui permet d’accéder aux jeux de l’éditeur français.
En février 2021, Google a annoncé la fermeture de ses studios de jeu vidéo, préférant se concentrer sur la technologie. Cela devrait donc réduire le nombre d’exclusivités pour le service, bien qu’il ne soit pas impossible que certaines se monnayent auprès de studios tiers. Mais Google Stadia a promis très rapidement un catalogue de plus de 400 jeux, entre nouveautés et titres adaptés à sa plateforme.
Pour aller plus loin
Voici le line-up Google Stadia, 12 jeux pour le lancement et la liste des jeux prévus en 2020
Quelles sont les fonctions innovantes de Stadia ?
Ambitieux sur le papier, Google Stadia a quelque peu déçu au lancement en raison de l’absence des principales nouvelles fonctions annoncées. Elles sont désormais accessibles et permettent à la plateforme de proposer une approche différente de certains jeux.
Depuis les paramètres de votre compte, vous pouvez aussi choisir d’être rejoint dans votre partie en cours par vos amis, si vous êtes dans un jeu multijoueur, sans avoir besoin d’envoyer des invitations. Il suffit d’activer le paramètre pour leur en laisser la possibilité. Vous pouvez cependant choisir si cela concerne une liste restreinte d’amis, ou bien également leurs amis, voire n’importe quel joueur.
Crowd Play
Inviter des amis ou des spectateurs à « sauter » dans votre partie est sans doute l’un des points les plus fun des jeux compatibles sur Stadia. Crowd Play a rapidement été proposé pour les streamers afin que ceux-ci puissent convier leurs fans. Ces derniers n’ont qu’à faire la queue dans le chat en se portant candidat pour participer et attendre leur tour.
Un atout de poids pour les Youtubeurs qui veulent nouer des liens particuliers avec leur communauté. Il faut évidemment avoir chacun le jeu pour pouvoir s’y retrouver. Des jeux comme Borderlands 3, Crayta, Mortal Kombat 11 ou le très fun Outcasters font partie des jeux compatibles.
Crowd Choice
C’est un peu la fonction pour streamer ultime. Elle permet de créer un sondage durant votre partie pour que les spectateurs présents sur la diffusion YouTube puisse influencer le déroulé du jeu. Le joueur pose une question et les résultats s’affichent dans la fenêtre de chat. Les spectateurs pourront alors choisir les armes, les personnages, un choix de dialogue, etc.
Plusieurs jeux sont désormais compatibles comme Baldur’s Gate 3, Dragon Ball Xenoverse 2, Outcasters et plein d’autres.
Par ailleurs, le bouton promis sur la manette Stadia pour pouvoir diffuser directement sur YouTube est enfin actif.
State Share
Cela devait être la force du cloud gaming : pouvoir aller dans la partie d’un de vos amis voir si vous faisiez aussi bien que lui dans une mission ou bien collaborer. La fonction avait bluffé l’assistance à la présentation de Stadia avant de se faire attendre un moment. State Share est désormais proposé dans de nombreux jeux comme Crayta pour construire des univers et des épreuves en collaboration, dans Hitman 3 pour voir si vous êtes un meilleur tueur à gages que vos amis.
State Share fonctionne assez simplement : depuis l’interface, vous créez un lien unique vers une portion de votre jeu et vous la partagez avec vos contacts. Cela peut être par l’intermédiaire d’un lien dans un chat, dans un extrait vidéo sur YouTube… Vos amis sont alors « téléportés » dans votre partie.
Stream Connect
Cette option concerne notamment le multijoueur en proposant d’afficher dans votre fenêtre de jeu celles de vos coéquipiers lors de jeux en multi. Ghost Recon : Breakpoint fut ainsi le premier titre à permettre l’intégration des flux vidéo. Depuis, Orcs Must Die ! 3, The Division 2, Outriders ou encore Far Cry 6 proposent l’option.
Vous pouvez alors afficher jusqu’à trois écrans supplémentaires pour mieux savoir où en sont vos partenaires. La fonction est activée par défaut, mais vous pouvez toujours aller la paramétrer depuis le menu options du jeu.
Est-ce le Netflix du jeu vidéo ?
Non, pas du tout. Il y a une caractéristique très différente dans la conception des offres, l’analogie a donc ses limites.
Netflix et Stadia sont néanmoins similaires par la manière dont les jeux vous sont livrés en streaming et avec une qualité stable – pas par la bibliothèque de jeux que vous payez. Des services de jeux en accès illimité comme le Xbox Game Pass ou le PlayStation Now de Sony ressemblent un peu plus à Netflix, avec des catalogues importants de centaines de titres auxquels vous pouvez accéder sur votre console ou utiliser en streaming sur PlayStation, en cloud gaming sur Xbox, PC et supports mobiles si vous êtes abonnés Game Pass Ultimate. Vous payez cet abonnement tous les mois, et c’est tout (à partir de 9,99 euros sur PS, 12,99 euros en Ultimate chez Xbox).
Puis-je partager mes jeux avec les autres membres de ma famille ?
Oui. Tous les comptes rattachés à votre compte Famille sur Google ont accès à votre bibliothèque de jeux. Vous pouvez cependant gérer les autorisations à certains titres selon les profils. Mais un achat est valable pour tous membres, tant qu’ils ont créé leur compte Stadia, même gratuit.
Il est possible de créer un groupe familial depuis votre compte Stadia. Il suffit alors d’ajouter un moyen de paiement familial pour que chaque membre puisse acheter et partager ses jeux.
Que puis-je configurer sur Google Stadia ?
Google Stadia est conçu comme du plug and play, comme une console de jeu physique. Vous n’avez pas besoin de configurer quelque chose de plus qu’un compte Google, Google se charge d’envoyer le meilleur flux possible en fonction de votre appareil et de votre connexion. Comme vous le verrez au lancement, il y a également quelques options d’optimisations, mais c’est très limité en comparaison de ce que l’on a sur PC.
Quelle connexion pour jouer sur Google Stadia ?
Théoriquement, une connexion ADSL stable peut suffire. Évidemment, il y a un débit minimum requis (faites le test, Google évoque 10 Mbit/s pour jouer en Full HD), mais le plus important est la stabilité et la latence de la connexion. Vous pouvez d’ailleurs jouer en Wi-Fi, mais il faudra également veiller à ce que l’environnement de connexion ne soit pas dégradé (Wi-Fi instable, pertes régulières de paquets de données, latence importante). Nous vous recommandons tout de même au moins du VDSL et si possible de la fibre optique.
Pour le moment, Google a limité le fonctionnement de Stadia à une connexion fixe, mais on imagine qu’il sera possible de jouer en 4G ou en 5G plus tard.
Attention aussi à vos quotas de données, jouer sur Stadia devrait griller dans les 20 Go par heure en 4K et 4,5 Go en 720 p.
Quelle latence sur Google Stadia ?
Comme nous l’expliquons plus haut, la latence est l’enjeu du cloud gaming. La latence (ou temps de latence, délai de transit, retard) est le délai de transmission d’une donnée d’un point A ou un point B. Mais quand on évoque la latence dans le cloud gaming, on parle également d’expérience de jeu. Cette latence peut ainsi être optimisée en fonction des technologies utilisées. Par exemple, Google utilise sa propre technologie pour compresser les images et les décompresser.
Google a promis que les normes ouvertes et les codecs de compression rendraient la latence non problématique sur Stadia. Google a également promis quelque chose d’encore mieux : la « latence négative ». Ce terme semble littéralement se traduire par « un voyage dans le temps », cette technologie permettrait de réduire la latence en appréhendant ce que les joueurs vont faire. C’est probablement une sorte de système prédictif qui devine les entrées de bouton du joueur de manière algorithmique (lorsque les conditions de streaming se dégradent) et envoie les images plus rapidement. C’est une technologie qui existe déjà, avec des applications qui peuvent être limitées. Attendons d’essayer Stadia pour évaluer l’efficacité d’un tel mécanisme.
Quelles performances sur Google Stadia ?
En termes de qualité du flux, Google promet une définition 4K à 60 FPS compatible HDR avec un son surround. La définition 8K était également annoncée par Google. Par ailleurs, Stadia permet également de diffuser au même moment ses parties en direct sur YouTube en 4K à 60 FPS, directement depuis les serveurs.
Au niveau des caractéristiques techniques des serveurs de Stadia, Google a annoncé que son GPU avait été conçu en partenariat avec AMD fournissant 10,7 Téraflops de puissance. Google compare ce chiffre au 6 Téraflops de la Xbox One X. Au niveau du processeur, les serveurs sont dotés d’une puce x86 hyperthreadé cadencée à 2,7 GHz. Enfin, les serveurs sont équipés de 16 Go de RAM avec un cache L2+L3 de 9,5 Mo.
Avec une telle puissance, on peut estimer que Google Stadia fait déjà un pas vers les consoles de nouvelle génération, comme la PlayStation 5 ou la Xbox Series X. Google vise d’ailleurs à être « plus rapide et réactif » que ces deux plateformes.
En pratique, cela dépend beaucoup des jeux et du client que vous utilisez : le Chromecast Ultra avec une bonne connexion wifi permet d’obtenir de la 4K sur certains jeux et Chrome peut désormais faire tourner les jeux en définition 4K.
Quelles sont les limites de Google Stadia ?
Assez limité à son lancement, Google a depuis déployé ses promesses au niveau des fonctions, même si la liste dses jeux laisse toujours les gamers les plus assidus sur leur faim. Plus globalement, les développeurs s’inquiètent déjà de la pérennité de la plateforme, notamment avec la fermeture des studios maison. Google a eu l’habitude de lancer beaucoup de produits, mais aussi d’en enterrer beaucoup. Qu’est-ce qui se passera si du jour au lendemain la plateforme ferme… aurez-vous toujours accès aux jeux achetés ? Google a fait beaucoup de promesses et c’est vrai que le lancement ressemblait davantage à une bêta payante qu’à un lancement public.
Les autres limites de la plateforme sont liées au cloud gaming, vous avez principalement besoin d’une connexion haut débit stable et ce n’est pas encore à la portée de tout le monde.
Quelles différences entre Shadow et Stadia ?
Il ne faut surtout pas confondre ces deux services
. Shadow est à la fois du cloud computing et du cloud gaming. Les différentes offres de Shadow vous donnent accès à un PC complet sous Windows 10. Vous en faites ensuite ce que vous voulez, si vous voulez utiliser l’Epic Store, Steam, Battle.net, Origin… vous jouez à vos jeux, ceux que vous avez déjà achetés sur votre PC (ou ceux qui sont gratuits). Shadow a été conçu pour que l’expérience de jeu soit bonne, mais rien ne vous empêche de faire tourner Photoshop ou Word dessus.
Pour aller plus loin
Shadow vs Google Stadia : catalogue, prix, performances et différences
Stadia est un pure player du jeu vidéo, de plus vous ne pouvez jouer qu’aux jeux proposés par Google et ses partenaires. Étant donné que la plateforme est dédiée aux jeux, l’expérience pourrait s’avérer meilleure pour les joueurs avec des jeux optimisés et des fonctionnalités spécifiques.
Quelles différences entre Xbox Cloud Gaming, Xbox Game Pass et Stadia ?
Xbox Cloud Gaming est une technologie conçue par Microsoft
. Tout comme Stadia, il s’agit également d’une console de jeu dans le cloud. Microsoft avait commencé par des consoles Xbox One S dans ses data centers pour diffuser les jeux sur vos appareils avant de les remplacer par des Xbox Series X. Une façon de jouer à des jeux dernier cri sur des appareils plus anciens.
Par contre, Microsoft possède déjà un énorme catalogue de jeux dans son offre Game Pass, qui est littéralement un abonnement donnant accès à plus d’une centaine de jeux. Vous payez l’abonnement et c’est tout. Et vous pouvez désormais y jouer sur PC, Mac, smartphones, tablettes et bientôt sur TV ou encore via d’autres produits futurs.
Pour aller plus loin
Xbox Game Pass Ultimate pas cher : comment s’abonner à moitié prix
Quelles différences entre Nvidia GeForce Now et Google Stadia ?
Nvidia a été un des précurseurs à proposer une solution de cloud gaming pour les jeux PC. En bêta depuis des années, le service a été officiellement lancé en février 2020, et il propose également une offre gratuite, avec une restriction d’une heure de jeu en continu. Le service est disponible sur PC, macOS, Nvidia Shield (Android TV) et Android.
GeForce Now est philosophiquement plus proche de Shadow que de Google Stadia. Sous la forme d’un abonnement mensuel, GeForce Now est une plateforme qui donne accès à une liste de jeux préinstallés depuis une interface unifiée.
Pour aller plus loin
Google Stadia ou Nvidia GeForce Now : quel est le meilleur service cloud gaming ?
Tous ces jeux, vous devez les acheter ou les posséder sur les différentes plateformes prises en charge par Nvidia (Steam, Epic Store…). Contrairement à Shadow, GeForce Now est dédié au jeu vidéo, vous ne pourrez pas l’utiliser pour autre chose que les jeux proposés dans son interface. Enfin, si vous avez acheté un jeu sur Uplay, Steam ou n’importe quelle plateforme compatible, vous pourrez y jouer avec GeForce Now, ce qui n’est pas le cas sur Stadia.
Le cloud gaming et l’environnement : bon ou mauvais ?
Est-ce que le cloud gaming est bon pour l’environnement ? Cette question revient souvent. La réponse à cette question est loin d’être simple à donner.
D’un côté, les centres de données optimisent l’énergie utilisée. La plupart des centres de données utilisent de l’énergie renouvelable, ce qui n’est pas nécessairement le cas de l’énergie que vous avez chez vous. D’ailleurs la chaleur générée sert souvent à chauffer des habitations l’hiver par exemple. Enfin, ces centres de données vont également avoir tendance à mutualiser les ressources, comme les GPU, la mémoire… et à prévoir des programmes de recyclage lorsque le matériel est en fin de vie.
D’un autre côté, utiliser Internet pour jouer à des jeux solo qui pourraient tourner chez vous sans connexion, c’est également utiliser des ressources supplémentaires. Aujourd’hui, le streaming vidéo est la principale source de trafic Internet, avec 58 % du trafic. Netflix à lui seul représente 15 %. Le cloud gaming ne concerne pas uniquement l’électricité utilisée par les appareils chez vous, tels que le TV et la console, mais également l’électricité utilisée pour les serveurs, et l’ensemble de l’infrastructure réseau permettant de livrer un flux vidéo jusqu’à votre écran. Même en supprimant la demande en énergie de la console, le cloud gaming consomme beaucoup d’énergie. La demande en énergie des data centers, même si elle est optimisée et vient souvent d’une source renouvelable, est toutefois éclipsée par l’électricité utilisée par le réseau impliqué dans la livraison de nos données. Google ne contrôle pas ça, c’est le travail des fournisseurs d’accès internet et des autres acteurs chargés du transfert des données sur Internet.
Enfin, il y a également le risque que l’empreinte énergétique du cloug gaming devienne invisible et nous incite à nous en soucier moins. Quand vous possédez une grosse tour avec une grosse alimentation, vous avez généralement à quel point elle consomme et vous êtes donc conscients de l’impact que cela peut avoir sur vos factures d’électricité.
Ulrich Rozier, fondateur d’Humanoid, le groupe qui édite Frandroid, est actionnaire minoritaire de Blade (l’entreprise derrière Shadow).
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