Déjà engagé dans une démarche de tourisme responsable, Tourisme Montréal – organisme privé indépendant de la ville – veut mettre la barre plus haut pour intégrer « des pratiques encore plus innovantes en matière de développement durable ». L’organisme vient en ce sens de rejoindre le Conseil mondial du tourisme durable, qui établit et gère des normes mondiales durables, connues sous le nom de critères GSTC. Il englobe deux séries de critères : les critères de destination pour les décideurs publics et les gestionnaires de destinations, et les critères de l’industrie pour les hôtels et les voyagistes.
Tourisme Montréal avait déjà rejoint le club très fermé des destinations qui proposent aux visiteurs de calculer leur empreinte carbone. Une initiative qui fait partie du programme « Destination harmonieuse ». « Nous proposons aux visiteurs de compenser facilement leurs émissions », explique Yves Lalumière, le président directeur général de Tourisme Montréal. Depuis l’été dernier, un calculateur est mis à la disposition du voyageur. Son empreinte est évaluée en fonction du moyen de transport qu’il utilise pour se rendre à Montréal, sa ville de départ, la durée de séjour ou son mode d’hébergement. D’autres critères sont pris en compte : son mode de déplacement dans la ville québécoise et son type d’alimentation, végétarien ou omnivore.
Le voyageur peut ensuite compenser son empreinte carbone par un don à Carbone Boréal, une infrastructure de recherche de l’Université du Québec à Chicoutimi qui étudie la séquestration du carbone et compense ses effets par la plantation d’arbres. Reste à faire en sorte que les voyageurs s’approprient l’outil. « Pour l’instant, il n’y a pas encore assez de gens qui font la démarche, reconnaissait fin janvier Yves Lalumière. Il faut qu’on le fasse connaître et qu’on fasse une activation sur notre site web. Ca fait partie des objectifs de cette année. »
Faire du visiteur un « résident éphémère »
Afin de sensibiliser davantage encore les voyageurs, Tourisme Montréal engage également à respecter « la promesse du visiteur ». Un visiteur encouragé à « être vert », à consommer local, à privilégier les mobilités douces, mais aussi à respecter les gens qui l’entourent et à « être un modèle de bon voisinage ».
« L’idée, c’est de se dire que le visiteur est un résident éphémère, détaille Yves Lalumière. C’est une promesse inspirée du modèle islandais, adapté à la saveur de Montréal, de façon très cordiale. Tous les événements de Montréal sont associés à cette démarche, ils n’ont pas le choix, car c’est associé à la subvention que nous leur donnons. Nous distribuons 4 à 5 millions d’euros au festivals chaque année. »
Sur le volet MICE, la destination a publié un guide des pratiques responsables pour le tourisme d’affaires et les congrès. « Nous faisons une réduction de 10% sur les tarifs de la location d’espace des congrès aux organisateurs qui arrivent avec un événement carbone neutre. » L’organisme vient également de lancer début avril deux répertoires destinés aux organisateurs d’événements d’affaires et aux congressistes souhaitant avoir un impact social et environnemental positif dans la métropole. Le premier registre présente les possibilités de dons, de recyclage et de réemploi, et le deuxième, les activités de bénévolat à réaliser à Montréal.
« C’est un peu la politique du colibri »
L’objectif est d’engager progressivement les acteurs du tourisme montréalais dans ces démarches. « C’est le bon moment pour commencer à travailler avec eux parce que l’année 2022 a été bonne, explique Manuela Goya, la vice-présidente Développement et affaires publiques de Tourisme Montréal. Auparavant ils étaient concentrés sur la gestion de la crise sanitaire, maintenant ils sont plus réceptifs à ce type de stratégie. »
« C’est un peu la politique du colibri, avance Manuela Goya. Comment pourrions-nous demander à des compagnies aériennes ou des constructeurs aéronautiques de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre si nous ne faisons rien de notre côté ? » Dans cet esprit, Tourisme Montréal propose aussi une formation en tourisme durable à ses membres et employés.
Les initiatives de Montréal Tourisme mais aussi de la ville ont permis à Montréal de se positionner en tant que première destination en Amérique du Nord et troisième métropole au monde selon le Global Destination Sustainability Index. « Et nous savons qu’il y a encore des actions faciles à déployer pour progresser encore », assure Manuela Goya.
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