Tandis que de nombreux experts appellent à une suspension temporaire des travaux sur les LLM suite à une prise de conscience de la révolution imminente de nos modes de vie, et des risques engendrés par l’IA, nous vous proposons de découvrir en avant-première l’éditorial d’ActuIA n°11, disponible en kiosque dès la semaine prochaine.
Alors que les français s’inquiètent de leur âge de départ à la retraite, nombre d’entre eux s’interrogent sur le lien entre avènement de l’intelligence artificielle et avenir de l’emploi. À la croisée des chemins, ils se trouvent face à une injonction paradoxale : l’exigence de travailler davantage tout en sentant leur emploi menacé.
Hasardeux d’évoquer la politique dans un magazine consacré à l’IA ? L’intelligence artificielle est pourtant au cœur de la politique.
D’une part, tout emploi de l’intelligence artificielle est à son échelle intrinsèquement porteur de projet de société. Crée-t-on une IA pour remplacer les employés ? Les épauler ? Les brimer ? L’objet initial de l’outil sera-t-il contourné ? C’est autant de questions que chaque concepteur doit se poser.
D’autre part, l’IA incarne la transposition algorithmique des fonctions d’organisation et d’exercice du pouvoir politique, grâce à sa capacité de prise de décision et de systématisation.
Dans ce numéro, Guillaume Avrin, coordonnateur national de la stratégie d’IA, nous dévoile d’ailleurs les enjeux actuels de la stratégie nationale.
Mais revenons au sujet sur toutes les lèvres. Nous avons tous saisi qu’il y aurait un avant et un après ChatGPT. La technique est au rendez-vous, mais surtout, le produit marque les esprits et remporte l’adhésion, à l’image de l’Ipod puis l’Iphone 1 qui ont ouvert la voie à toutes les générations de smartphones que nous connaissons. Pourra-t-il créer de A à Z une société vous rendant millionnaire comme de nombreux micro-influenceurs se plaisent à le penser ? Non, mais il nous fait entrer dans une nouvelle ère de façon fulgurante.
Face à la lenteur du déploiement d’internet due à la construction de son infrastructure, qui a pourtant laissé des entreprises à la traîne, l’IA bénéficie du réseau existant pour déclencher instantanément des révolutions sociales et sociétales capables de se propager sur la planète bien plus vite que toute pandémie.
Est-ce l’apocalypse et la fin de nos emplois pour autant ? Si certains métiers sont effectivement menacés (traducteurs-interprètes par exemple), la plupart sont amenés à évoluer pour se recentrer sur plus d’humain et moins de technicité. L’IA impactera les professions intellectuelles au moins aussi profondément que l’automatisation a bouleversé les professions manuelles. En nous y préparant, nous devons voir cela comme une opportunité. L’IA, si l’on en fait bon usage, peut être un outil profondément humaniste, dont le but ne doit pas être de nous asservir mais au contraire, de nous libérer de nos automatismes imposés.
Nous sommes à l’aube d’une ère palpitante et intense.
La mutation est en marche, irréversible. À nous de décider où nous voulons qu’elle nous mène !
Bonne lecture,
Stéphane Nachez
Directeur de la publication
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