Pour débuter en photographie, il est important de connaître les différents types d’objectifs photo avant envisager un premier achat ainsi que pour développer ses compétences en la matière.
Pas facile de s’y retrouver dans la jungle des objectifs, surtout si l’on débute ! La photographie est un domaine technique, et les termes utilisés par les constructeurs dans les fiches techniques ne sont pas toujours très clairs.
Dans ce guide pratique, nous tâcherons de simplifier au possible des notions parfois assez pointues. L’idée est que tout un chacun puisse facilement identifier ses besoins et choisir un objectif qui y corresponde tout en s’assurant qu’il sera compatible avec l’appareil photo utilisé. Nous allons pour ce faire passer par différentes phases explicatives, qui nous mèneront à une liste des types d’objectifs recommandés pour les usages les plus courants.
Quel est le rôle de l’objectif d’un appareil photo ?
Avant d’entrer dans les détails, commençons par les bases. À quoi sert un objectif d’appareil photo ?
Pour nous la jouer poètes : un objectif est ce qui permet au capteur photo de voir le monde. S’il est « nu », l’appareil photo ne voit rien. Un peu comme un myope qui aurait égaré ses lunettes. Un peu plus en détail, un objectif photographique a pour mission de concentrer la lumière vers le capteur grâce à un jeu de lentilles et de miroirs.
Les caractéristiques que nous allons détailler dans la suite de ce dossier vont avoir une influence directe sur le rendu des photos. La distance focale, notamment, est le critère qui va faire toute la différence entre un portrait et une photo de paysage. Mais d’autres détails ont leur importance dans la fiche technique d’un objectif.
Les constructeurs parlent en effet des « éléments », des « groupes de lentilles » ou encore des « revêtements » de leurs objectifs. Et chacun de ces critères joue un rôle essentiel sur la qualité finale d’une image. En l’occurrence, les éléments d’un objectif ont pour rôle de corriger tout ou partie des aberrations visuelles inhérentes aux lentilles, c’est ce qu’on appelle la formule optique. Ces éléments sont ensuite regroupés, ce qui joue sur le poids de l’objectif. Aussi, et pardonnez ce raccourci un peu simpliste : plus un objectif est lourd, plus il intègre de groupes d’éléments et donc plus il est de qualité.
La distance focale, qu’est-ce que c’est ?
La première chose à connaître concernant un objectif, c’est la distance (ou longueur) focale qu’il couvre. Un terme déjà plutôt barbare, qui correspond à l’écart entre le centre optique (situé vers l’arrière de l’objectif) et le capteur du boîtier. Ce paramètre détermine l’angle de vision offert par l’objectif.
Plus la focale est courte (elle s’exprime en millimètres), plus le champ de vision sera étendu. Plus elle est longue, plus il sera resserré. Pour traduire cela dans des termes plus communs : une courte focale correspond à un objectif grand-angle, et une longue focale correspond à un téléobjectif (nous reviendrons sur cette notion plus bas).
Quelle focale pour quel usage ?
Par convention, les objectifs sont rangés dans différentes catégories selon leur distance focale :
- Ultra grand-angle : 14 mm et inférieur
- Grand-angle : de 14 à 35 mm
- Standard : 35 à 50 mm
- Portrait : 50 à 100 mm
- Téléobjectif : 100 à 200 mm et au-delà
Cette classification peut varier selon les photographes à qui l’on pose la question, mais l’idée est là. Notez qu’il existe également d’autres types d’objectifs, comme les objectifs macros, fisheye, à décentrement ou à bascule, que nous avons volontairement laissés de côté ici pour ne pas nous éparpiller. Le plus important reste de comprendre ces grandes familles avant d’aller plus loin. Surtout que ces autres types d’objectifs sont nécessairement des objectifs ultra grand-angle, grand-angle, standards, portrait ou des téléobjectifs.
L’angle de vue offert par les différents types de focales n’est pas le seul marqueur visuel qui les différencie. Par exemple, une photo prise à l’ultra grand-angle va automatiquement déformer les perspectives (même si les boîtiers permettent désormais de minimiser les dégâts). À l’inverse, l’utilisation d’une longue focale va provoquer un effet de « compression ». C’est-à-dire que les éléments de l’arrière-plan vont paraître plus rapprochés de votre sujet, les ramenant presque sur le même plan.
On aura donc généralement tendance à privilégier un objectif grand-angle pour de la photo de paysage, d’architecture ou immobilière. Les objectifs standards peuvent être utilisés en photo de rue ou pour des portraits grâce à leur polyvalence. Les objectifs entre 50 et 135 mm sont particulièrement adaptés aux portraits du fait de leur faible distorsion par rapport à la vision humaine. Enfin, au-delà de 135 mm, on va surtout avoir des objectifs pensés pour la photo animalière, voire sportive.
Le crop factor et les longueurs dites « équivalentes »
Important : gardons en tête que l’angle de vision d’un objectif dépend également du boîtier sur lequel on viendra le monter. On considère généralement que la distance focale de référence est celle utilisée sur un appareil photo doté d’un capteur 24×32 mm (dit « plein format »). Or, si votre capteur est dit « APS-C », il faudra alors appliquer un facteur de multiplication, communément appelé crop factor en anglais et par les connaisseurs. Problème, ce facteur dépend également de la marque du boîtier. On vous résume ça simplement ci-dessous en partant de l’exemple de quelques focales les plus populaires du marché.
Focale | Plein format | APS-C Canon (1,5x) | APS-C Nikon (1,6x) | Micro 4/3 (2x) |
---|---|---|---|---|
24 mm | 36 mm | 38,4 mm | 48 mm | |
35 mm | 52,5 mm | 56 mm | 70 mm | |
50 mm | 75 mm | 80 mm | 100 mm | |
200 mm | 300 mm | 320 mm | 400 mm |
Pour grossir le trait, on remarque donc qu’un téléobjectif 200 mm monté sur un capteur micro 4:3 offre une longueur focale de 400 mm — le double. Un paramètre à garder en tête au moment de s’équiper. Car même si, techniquement, on peut atteindre le même résultat en rognant dans l’image en post-traitement (sur Photoshop, par exemple), on perdra dans ce cas en finesse d’image. Aussi, il n’est pas rare que, par abus de langage, on parle « d’équivalent full frame ». Par exemple pour caractériser un objectif APS-C de 35 mm d’équivalent 50 mm sur un boîtier plein format.
C’est le même mécanisme qui est à l’œuvre sur nos smartphones. Prenons le récent Vivo X80 Pro en référence. S’il se targue de proposer, notamment, un capteur grand-angle surmonté d’un objectif 23 mm, il s’agit d’un équivalent full frame. Sa longueur focale réelle n’est en effet que de 6,51 mm. Ici, le facteur de grossissement est de 3,5 x environ, mais il reste propre à chaque capteur, chaque objectif, et donc chaque smartphone du marché.
Zoom et focale fixe : quelle différence ?
Maintenant que la notion de distance ou de longueur focale est acquise, il nous faut nous pencher sur les deux grandes typologies d’objectifs qui existent : les zooms, et les focales fixes.
Comment choisir sa focale fixe ?
Commençons par cette dernière, car elle est plus parlante. Comme son nom l’indique, une focale fixe… est fixe. Cela signifie que si vous achetez un objectif 35 mm, il ne pourra jamais donner qu’une distance focale de 35 mm.
Mais ne retenir que cela serait un peu réducteur. En anglais, ces focales sont appelées prime lenses, comme pour souligner leur aspect premium. En effet, ces objectifs ont souvent comme particularité d’offrir une ouverture très large, autorisant non seulement une bonne exposition nocturne, mais aussi un effet bokeh saisissant. On y reviendra…
Puisque vous ne pourrez pas modifier la distance focale sur un objectif à focale fixe, le seul moyen de changer de perspective est d’utiliser le meilleur zoom qui soit… vos pieds. Une bonne manière de découvrir la photo et de se forcer à changer de perspective pour s’initier à la photo. Néanmoins, certaines focales restent privilégiées pour certains usages. Par exemple, les focales grand-angle sont favorisées pour les photos immobilières, d’architecture ou de paysage. Les focales standards sont plus polyvalentes et peuvent servir pour la photo de rue et certains portraits. Enfin, les téléobjectifs vont surtout avoir un usage dans la photo sportive, animalière ou les portraits.
Généralement, les prix plus accessibles des objectifs à focale fixe permettent d’en acquérir plusieurs pour le prix d’un zoom haut de gamme, avec une meilleure ouverture. Vous pouvez donc sans problème vous orienter vers des objectifs 28, 35, 50, 85 ou 135 mm avec de larges ouvertures à ƒ/1,2 à ƒ/1,4 ou ƒ/1,8.
Les zooms, quant à eux, permettent de régler finement la longueur focale entre deux valeurs. Les zooms les plus prisés sont notamment les 16-35 mm, les 24-70 mm ou les 70-200 mm (ou équivalent). Ils ont l’avantage de couvrir l’essentiel des besoins du photographe, et souvent de proposer une ouverture constante à toutes les focales (ce qui explique leur prix assez salé).
Il arrive que les appareils photo soient vendus en kit avec un objectif dit transtandard. C’est-à-dire qui couvre une large amplitude focale (18-200 mm) pour se substituer à plusieurs objectifs uniques. En revanche, un objectif transtandard offrira souvent une qualité optique moins bonne qu’une focale fixe à une longueur focale donnée. Il faut dire que ces objectifs proposent une ouverture plus faible à longue focale. Mais ce type d’objectif permet d’être polyvalent et de trouver ses repères quand on débute en alternant entre un grand-angle et un téléobjectif simplement en zoomant. C’est aussi un bon moyen d’identifier si l’on préfère photographier des objets de loin ou au contraire se trouver à leur contact.
Certains constructeurs comme Samyang remettent à l’ordre du jour les objectifs à lentilles parafocales. Sans rentrer dans les détails, ce type de caillou peut trouver son intérêt aux yeux de vidéastes. Leur particularité est qu’il autorise de conserver le point sur son sujet alors qu’on est en train de zoomer ou de dézoomer. De quoi donner un effet sympa à ses tournages sans avoir à s’arracher les cheveux.
En revanche, que l’on opte pour une focale fixe ou un zoom, il est illusoire d’espérer échapper au phénomène du focus breathing — ou « respiration de mise au point », mais personne ne dit ça. Le terme désigne la légère différence de champ de vision qui existe si l’on règle la mise au point sur « infini » ou, au contraire, sur la valeur minimale. En photographiant à ces seuils, l’objectif effectuera un léger « dézoom » ou un léger « zoom » qui, sur une série de photos, en bracketting, ou en vidéo, peut venir gâcher la fête. Malheureusement, la plupart des objectifs y sont soumis, même si certains constructeurs se retroussent les manches pour corriger ce problème (comme Sony avec l’A7 IV et sa fonctionnalité dédiée).
L’ouverture, un paramètre essentiel
Outre sa longueur focale exprimée en millimètres, tous les objectifs disposent d’une valeur d’ouverture focale notée ƒ/x — ou « 1:x », selon les constructeurs. Pour éviter de vous assommer de calculs savants, ne retenons qu’une seule chose : plus la valeur « x » est basse, plus l’objectif propose une ouverture focale élevée. Et plus cette valeur est élevée, plus il laisse entrer de lumière dans le capteur. Par ailleurs, une ouverture plus grande va réduire la profondeur de champ avec une zone de netteté qui sera plus faible pour mettre en avant votre sujet. Plus l’ouverture sera grande, plus le bokeh — les billes de lumière en avant ou en arrière-plan — sera également prononcé. C’est ce paramètre que vous allez régler manuellement en passant par le mode de prise de vue A sur votre boîtier.
L’ouverture d’un objectif, plus que nous donner une idée de ses performances en basse lumière, nous renseigne aussi sur sa gamme. Ce n’est pas sorcier : plus un objectif propose une grande ouverture, plus il est réputé haut de gamme. Ce n’est pas une règle absolue, mais une tendance qui se vérifie la plupart du temps.
Il faut cependant garder en tête que, sur un zoom, l’ouverture n’est pas nécessairement identique sur toute la distance couverte. C’est notamment le cas des zooms inclus dans les kits avec appareil photo, les fameux transtandards abordés précédemment. Le Sony A7C, pour ne citer que lui, est notamment livré avec un objectif ƒ4-5,6 / 28-60. Comprendre : ouverture à ƒ/4 lorsqu’on shoote à 28 mm et ƒ/5,6 lorsqu’on atteint 60 mm.
Les objectifs zoom les plus onéreux sont néanmoins capables de proposer la même ouverture à toutes les focales. Mais, la plupart du temps, elle ne dépasse pas ƒ/2,8. Voilà un argument en faveur des focales fixes, qui atteignent dans certains cas extrêmes une ouverture de ƒ/0,85.
Comment choisir la bonne ouverture ?
Précisons que, par convention, les constructeurs n’affichent que l’ouverture maximale d’un objectif — garante de ses performances en basse lumière. Mais l’on peut évidemment fermer n’importe quel objectif compatible ƒ/1,8 à ƒ/4, ƒ/11, ƒ/16 et au-delà si le constructeur le permet. Mais attention au phénomène de diffraction : si l’on utilise un objectif à son ouverture minimale, on remarquera une perte de netteté.
Dès lors, au moment de choisir l’objectif de votre appareil photo, mieux vaudra prendre un modèle avec la plus grande ouverture possible — donc la valeur la plus faible. Une optique limitée à ƒ/1,8 pourra toujours monter jusqu’à ƒ/5,6. En revanche, l’inverse n’est pas vrai.
En fonction du type de photo que vous privilégiez, on pourra cependant opter pour des appareils avec une ouverture plus limitée, notamment pour la photographie de paysage, comme on le verra plus tard.
Mise au point minimale et facteur de grossissement
On l’a vu : tous les objectifs ne se valent pas. Même s’ils affichent la même longueur focale et la même ouverture, d’autres critères peuvent être importants à vos yeux. En l’occurrence, il est une donnée essentielle qui est trop souvent négligée par les novices : la distance de mise au point minimale.
Comme son nom l’indique, il s’agit de la distance minimale à laquelle vous pouvez vous rapprocher du sujet pour faire la mise au point. Cela semble absurde, mais elle n’est pas égale entre deux objectifs revendiquant, par exemple, une focale de 80 mm.
Pour schématiser, admettons qu’un objectif est un peu comme un œil humain. Placez votre main devant vos yeux, puis approchez-la progressivement de votre visage. À moins que vous n’ayez des capacités hors du commun, elle finira par devenir floue une fois suffisamment proche de vos yeux. C’est pareil pour un objectif photo. Mais, contrairement à nous, ce n’est pas une fatalité.
Peut-être que les plus avertis voient ce vers quoi nous voulons les amener : les objectifs macro. Oui, si vous lisez assidûment Frandroid, vous savez que nombre de constructeurs de smartphones intègrent désormais un objectif macro à leur module photo. Mais, dans le vrai monde de la photographie, cela n’a pas grand-chose à voir en termes de capacité et, surtout, de résultat.
Un objectif macro, c’est un objectif qui va autoriser une courte distance de mise au point eu égard à la longueur focale. Selon la focale utilisée, elle peut n’être que d’une dizaine de centimètres seulement ! À titre de comparaison, et à focale équivalente, un objectif « classique » proposera une distance de mise au point deux fois supérieure — vous éloignant ainsi de votre sujet.
Pour comprendre comment cela fonctionne, il faut comprendre le principe du facteur de grossissement. Indiqué, comme la distance de mise au point, sur la bague des objectifs, il renseigne sur la capacité de l’objectif à respecter l’échelle du sujet photographié.
En macro, pour conserver notre exemple, on visera un facteur de grossissement nul. C’est-à-dire 1:1. Si je photographie un carré de chocolat de 1 cm, il occupera 1 cm sur le capteur de mon appareil. Mais il est très courant que des objectifs moins haut de gamme aient un facteur de grossissement de l’ordre de 1:10, voire 1:40. Dans ce dernier cas, il faut comprendre que le sujet aura un facteur de grossissement de 0,25 x — il sera donc plus petit sur l’image que dans la réalité.
Il faut, en sus, garder en tête le crop factor que nous expliquions plus haut, et qui peut venir ajouter un rapport de 1,6 x à l’équation si l’on photographie avec un objectif full frame adossé à un boîtier APS-C.
La stabilisation
La présence ou non d’un stabilisateur dans l’objectif ne doit pas être négligée. Il s’agit d’une caractéristique qui va trouver son intérêt en vidéo, mais aussi en photographie. En effet, plus l’image est stable, plus on peut allonger le temps de pose sans risquer de flou. Par conséquent, on évite une montée de la sensibilité ISO et donc l’apparition de bruit dans l’image.
Pour simplifier, retenons qu’un stabilisateur est un mécanisme intégré dans l’objectif qui va venir compenser les mouvements du photographe. Un peu à la manière des technologies de réduction de bruit sur les casques audio, un stabilisateur vient « annuler » les mouvements en produisant un mouvement inverse. Bien sûr, cela ne fonctionne que sur les gestes les plus délicats ; n’espérez pas faire un traveling propre si vous courez. Mais, cela peut faire la différence au moment de composer son image par temps de grand vent, par exemple. C’est aussi — littéralement — une béquille essentielle pour les photographes utilisant de très longues focales. En effet, plus l’on vise loin, plus il est difficile de se débarrasser des mouvements parasites au moment de la pose.
Mais, comme annoncé plus haut, un stabilisateur efficace va également permettre d’allonger le temps de pose sans craindre l’apparition d’un flou de bougé dans l’image. Selon les objectifs et les technologies de stabilisation, on estime qu’il est possible de gagner entre 1 et 4 stops. Pour rappel, un stop (ou IL/EV) correspond à un doublement de la quantité de lumière qu’on laisse entrer dans le boîtier.
Pour schématiser : si je choisis une vitesse d’obturation de 1/200e seconde avec un objectif non stabilisé, je peux m’autoriser à allonger la pose jusqu’à 1/10 de seconde sur un objectif stabilisé haut de gamme permettant un gain de 4 stops. Ceci est bien théorique, mais permet d’illustrer l’apport d’un stabilisateur dans les situations de basse lumière, notamment. Un réel atout, qui se paie au prix fort. En règle générale, seules les optiques haut de gamme commercialisées par les constructeurs d’appareils photo proposent une stabilisation intégrée. Chez Sony, par exemple, on n’en trouvera aucun sous les 800 €.
Il est aussi bon de rappeler que, désormais, la plupart des appareils photo hybrides embarquent un système de stabilisation. Concrètement, c’est ici le capteur qui va ajuster les mouvements de l’utilisateur pour obtenir des images plus nettes. Cela a des avantages, notamment économiques, en cela que tous les appareils deviennent de fait stabilisés, même si les objectifs en eux-mêmes ne le sont pas.
Les objectifs stabilisés restent néanmoins un peu plus performants, notamment si l’on parle de longue focale. Mais, pour la plupart des photographes, opter dès le départ pour un boîtier stabilisé est probablement la meilleure option.
La mise au point automatique, ou autofocus
Voici un terme que vous connaissez sans doute. L’autofocus n’est pas né de la dernière pluie. Au point que l’on oublie la plupart du temps de préciser qu’un objectif en est doté. Mais, ne commettons pas l’erreur de croire qu’il s’agit d’une technologie qui s’est standardisée. Non seulement certains objectifs ne proposent pas de mise au point automatique, mais il existe également plusieurs types d’autofocus — détection de phase, de contraste, hybride, etc.
Rappelons les bases. La mise au point automatique, ou autofocus, est ce qui va permettre à l’objectif de faire le point sur le sujet de l’image lorsqu’on presse à moitié sur le bouton de déclenchement de l’appareil photo. Il s’agit d’une technologie qui est pilotée conjointement par l’objectif et le boîtier auquel il est greffé.
Certains objectifs comme les références dédiés aux appareils Leica, en sont dépourvus. Il faut donc se montrer vigilant lorsqu’on se renseigne en vue de l’achat d’un nouveau jouet à monter sur son appareil photo.
Dans tous les cas, même si vous souhaitiez vous essayer à la mise au point manuelle, il est tout à fait possible de le faire avec une optique conçue pour l’autofocus. Le plus souvent, un interrupteur — ou les paramètres de votre boîtier — permet de passer d’un mode à l’autre.
Comment savoir si un objectif est stabilisé ou non ?
Selon les constructeurs, l’autofocus peut porter un nom différent. Si votre objectif est stabilisé, vous devriez retrouver ce nom sur l’optique. En particulier, c’est le nom du moteur qui se charge de faire la mise en point qui change selon les marques. En voici quelques-uns :
- Canon : USM, pour Ultra Sonic Motor
- Nikon : SWM, pour Silent Wave Motor
- Sony : SAM, pour Smooth Autofocus Motor, ou SSM pour Super Sonic Motor
- Pentax : SDM, pour Supersonic Direct-Drive Motor
- Sigma : HSM, pour Hyper Sonic Motor
- Tamron : USD, pour Ultrasonic Silent Drive
- Olympus : SWD-AF, pour Supersonic Wave Drive Autofocus
À noter que l’écrasante majorité de ces technologies permettent d’ajuster le point manuellement, même en conservant le mode autofocus. Il suffit pour cela de pivoter la bague correspondante sur l’objectif. L’autofocus a beau rendre de fiers services, seul le photographe sait ce qu’il souhaite mettre en avant dans ses clichés.
Qu’est-ce que la monture d’un objectif ?
On arrive à un point crucial de ce guide : les montures. Vous le savez peut-être, tous les objectifs ne sont pas compatibles avec tous les appareils photo. Quelque part, il semble évident qu’un objectif Canon ne puisse pas être vissé sur un boîtier Nikon. Mais, nous allons voir que c’est encore un peu plus compliqué que cela.
Appareils photo | Monture | Marques compatibles |
---|---|---|
Canon | EF, RF | Canon, Irix, Laowa, Samyang, Sigma, Tamron, Tokina, Zeiss |
Nikon | DX, F, Z | Nikon, Irix, Laowa, Samyang, Sigma, Tamron, Tokina, Viltrox, Voigtlander, Zeiss |
Sony | A, E, FE | Sony, Samyang, Sigma, Laowa, Tamron, Tokina, Viltrox, Voigtlander, Zeiss |
Pentax | K | Pentax, Laowa, Irix |
Fujifilm | X, GF | Fujifilm, Laowa, Samyang, Sigma, Tamron, Tokina, Viltrox, Voigtlander |
Panasonic | micro 4/3, L | Panasonic, Leica, Laowa, Sigma |
Leica | M, TL, SL | Leica, Panasonic, Laowa, Sigma |
Ce tableau l’illustre : chaque marque prend en charge un type bien particulier de monture. Et les constructeurs d’optiques comme Sigma ou Tamron commercialisent donc leurs objectifs dans différentes déclinaisons afin d’y correspondre. C’est-à-dire qu’on va avoir droit à des objectifs similaires, mais avec des connectiques et un système d’accroche différents en fonction de la marque d’appareil photo pour laquelle l’objectif est produit.
Un détail supplémentaire auquel être attentif lorsque l’on cherche à s’équiper, et qui doit vous amener à réfléchir en termes de polyvalence. Quelle est la monture qui dispose du plus grand parc d’optiques sur le marché ? Si vous optez pour un appareil photo à la monture peu répandue, par exemple la Pentax K, vous ne trouverez guère que des objectifs conçus et distribués par Pentax. Risqué, aussi bien en termes de choix que de finances : plus il y a de concurrence, plus le consommateur s’y retrouve.
À l’inverse, les montures extrêmement répandues comme la Canon EF et ses déclinaisons (EF-S, EF-M) sont supportées par de nombreux constructeurs (Sigma, Tamron, Samyang, Irix, etc), ce qui décuple les possibilités de trouver une référence abordable et qui corresponde à nos attentes. Attention cependant, certaines marques comme Canon ou Nikon ont restreint les caractéristiques de leurs montures. Si on peut trouver des objectifs compatibles chez des constructeurs tiers, rares sont ceux à être dotés d’un autofocus.
Pour résumer, plus un appareil photo est compatible avec un grand parc d’optiques, plus son rapport qualité-prix est intéressant.
Notez que, depuis 2018, Leica, Panasonic et Sigma font toutes les trois partie de la « L-Mount Alliance » : un trio de constructeurs regroupés autour de la monture L, pour laquelle ils développent des boîtiers et des objectifs interchangeables.
La plupart des constructeurs commercialisent également des bagues d’adaptation qui permettent d’utiliser des optiques d’une autre marque sur leur boîtier. Un investissement supplémentaire (comptez entre 100 et 300 €), qui ne garantit pas non plus que l’autofocus continue de fonctionner. Il faudra être attentif à ce détail en analysant bien la fiche technique de la bague de conversion, le cas échéant.
Comment reconnaître la monture d’un objectif ?
Pour connaître la monture acceptée par votre boîtier, le plus simple est de se référer à sa fiche technique. Le plus souvent, la bague où l’on vient visser son objectif est également porteuse d’une mention nous renseignant sur le type de monture compatible. Le site des différents constructeurs est aussi un bon moyen de se renseigner sur les objectifs compatibles.
Il faut également être vigilant, lors de l’achat d’un objectif, sur sa compatibilité avec les boîtiers full frame. En effet, certains objectifs sont exclusivement réservés à des appareils APS-C. Par conséquent, si on les monte sur un boîtier plein format, l’image sera encadrée de noir. À l’inverse, tous les objectifs plein format sont compatibles avec les boîtiers APS-C — à condition de partager la même monture. Les montures suivantes acceptent indistinctement les deux types d’objectifs :
- Canon : EF
- Nikon : FX
- Pentax : FA
- Sony : si l’objectif ne porte pas la mention DT, c’est compatible
Quel usage pour quel objectif ?
Terminons ce tour d’horizon des objectifs en nous attardant sur quelque chose de plus pratique. Comment choisir le bon objectif selon ses besoins ?
Nous en parlions dans le premier chapitre : c’est la longueur focale des objectifs qui va en premier lieu déterminer l’usage qu’il pourra en être fait.
Dans le meilleur des mondes, tout le monde aurait dans sa besace le trio le plus plébiscité par les photographes : une optique 16-35 mm, une 24-70 mm et une 70-200 mm. Avec un tel bagage, nous sommes parés à toutes les éventualités ! Mais il va sans dire que, sans même compter le boîtier, cela représente une sacrée somme.
Photo de paysage
Si votre truc, c’est la photographie de paysage, alors il est plus que recommandé de se tourner vers des objectifs à courte focale.
Attention à ne pas viser trop grand au risque d’être confronté à d’importantes déformations des perspectives dans l’image. Aussi, on peut considérer qu’une optique fixe offrant une longueur focale de 24 mm est idéale pour ce genre d’exercice. On peut aussi bien se tourner vers un zoom qui couvre une plage focale comprise entre 17 et 50 mm, comme c’est souvent le cas avec les objectifs fournis en kit — on gagnera ainsi en polyvalence.
Pour la photo de paysage, l’ouverture n’est pas nécessairement un paramètre essentiel (si vous shootez de jour). En effet, on va chercher à rendre net le moindre détail de notre image. Il faut donc fermer le diaphragme de l’objectif (aux alentours de ƒ/11, voire ƒ/16) pour agrandir la profondeur de champ.
Photo urbaine
La photo urbaine n’est pas foncièrement différente de la photographie de paysage. Mais, le fourmillement des villes peut nécessiter l’apport d’un bon autofocus, par exemple, et surtout d’une stabilisation de premier ordre.
Côté ouverture, il pourra être nécessaire de viser un peu plus grand que pour le paysage si l’on souhaite donner un côté plus stylisé à nos photographies. Par exemple en créant un flou d’arrière-plan derrière un élément du décor.
En ce qui concerne la longueur focale, tout va dépendre de vos préférences. Les optiques à tout faire comme les 24 mm, 35 mm ou 50 mm sont idéales pour ce genre d’exercice. Mais il est évident que des objectifs transtandards vous offriront une bien meilleure polyvalence, en plus de rester compacts.
Portraits
Il n’y a pas de règle pour la photographie de portrait. Du moins pas concernant la distance focale des objectifs utilisés.
Traditionnellement, on se tourne vers des focales qui vont magnifier et compresser le sujet (85 mm, 105 mm). Mais on arrive aussi à des résultats très intéressants avec des objectifs grand-angle, voire des fisheye.
Le plus important étant souvent d’assurer une grande ouverture (ƒ/2,8 au moins) pour que le bokeh soit optimal. Bien sûr, dans tous les cas, l’apport de l’autofocus n’est pas à négliger.
Macro
Faut-il nécessairement se tourner vers un objectif macro pour faire de la macro ? Il faut bien le dire : ça aide. Mais ce n’est pas une obligation.
Le plus important ici va être de prendre en compte la distance minimale de mise au point. Plus elle est courte, mieux c’est. Le deuxième élément à garder en tête est la longueur focale. Pour un résultat réussi, il faut au moins viser du 80 mm.
La macrophotographie étant un jeu de patience, on peut très bien se passer d’autofocus. Se tourner vers un objectif stabilisé peut aussi vous rendre de fiers services.
Astrophotographie
L’astrophotographie est un sport particulier, qui nécessite des connaissances pointues quant aux réglages à utiliser sur le boîtier. L’objet d’un futur article ? En attendant, parlons objectifs.
L’autofocus et la stabilisation ne revêtent aucune importance ici. Les deux critères essentiels sont la longueur focale, et surtout l’ouverture. Pour capturer ces jolies photos nocturnes d’aurores boréales, mieux vaut opter pour un objectif au champ de vision étendu. 24 mm ou moins.
Comme l’objet de notre convoitise ici se situe à plusieurs milliers d’années-lumière, la bague de mise au point de notre objectif va être réglée sur l’infini. Ne nous privons pas d’ouvrir le diaphragme au maximum, jusqu’à ƒ/1,4 ou ƒ/1,2 si c’est possible !
Dans tous les cas, pensez à vous aider d’une application comme Dark Skies pour optimiser vos réglages et éviter qu’une pose trop longue fasse « traîner » les étoiles.
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