De moins en moins utilisée (et utile), l’application TousAntiCovid a un bilan mitigé. Dans un rapport rendu au Parlement, la CNIL remet en cause la véritable utilité de l’application dans sa mission de « contact tracing ».
Présentée sous le nom de StopCovid en mai 2020, l’application TousAntiCovid, disponible sur iOS et Android, permet de faire du « contact tracing » pour identifier les cas contacts d’une personne contaminée. Depuis, l’application s’est complétée pour stocker l’attestation de vaccination, le passe vaccinal, mais aussi pour informer la population des chiffres de la pandémie. Cependant, quelques semaines après son lancement, le Premier ministre de l’époque, Jean Castex, avait lui-même reconnu son inefficacité, du fait d’un « défaut de communication ». Néanmoins, au bout de trois semaines, l’application avait été activée 1,8 million de fois, mais n’avait permis d’alerter que 14 personnes.
C’est au tour de la CNIL de critiquer l’application pour sa fonction de « contact tracing ». La Commission a rendu un avis au Parlement « sur les conditions de mise en œuvre des dispositifs contre la Covid-19 » dans lequel elle aborde la question de TousAntiCovid.
TousAntiCovid « présente une utilité marginale »
Pour la CNIL, TousAntiCovid « présente une utilité marginale » du fait des difficultés à la mettre en place. Beaucoup de facteurs entrent en compte pour que le « contact tracing » fonctionne. Il faut que plusieurs smartphones soient allumés, que le Bluetooth soit activé, que l’application soit installée et configurée.
C’est sans compter sur les différents bugs qui ont pu être rencontrés ou les problèmes auxquels TousAntiCovid a dû faire face, notamment ceux sur les iPhone. Aussi, il faut prendre en compte les personnes qui ne sont pas équipées de smartphones ou celles qui souffrent d’illectronisme. Par ailleurs, certains utilisateurs n’ont intentionnellement pas utilisé cette fonctionnalité.
C’est ce qui a été remarqué par Pierre-Antoine Chardel et Armen Khatchatouruv dans leur ouvrage De quoi l’application Stopcovid est-elle le nom ? Enjeux éthiques et socio-philosophiques. La population peut se méfier de ce dispositif numérique, particulièrement à la suite de l’emballement médiatique qu’il a vécu. D’autant plus que l’on peut considérer la population française comme attachée à ses libertés individuelles. Du côté de la CNIL, elle dit ne pas avoir réalisé des contrôles de conformité au RGPD et à la loi Informatique et Libertés depuis le 6 et 7 juillet 2021 puisqu’aucune « modification substantielle » n’est survenue depuis.
La CNIL recommande l’utilisation de TousAntiCovid lorsque le Covid circule
La CNIL a déclaré recommander « que les utilisateurs ne soient incités à activer la fonctionnalité de contact tracing que durant les périodes de circulation active du virus et sous réserve de garanties additionnelles ». La Commission a également souligné que « le recours à un tel dispositif doit être limité à la durée strictement nécessaire à la réponse à une situation sanitaire exceptionnelle ».
Il serait assez facile de continuer à critiquer TousAntiCovid pour son inutilité, mais il est important de rappeler le contexte sanitaire dans lequel nous sommes. Au 5 juillet, le site CovidTracker indique que 105 000 cas positifs au Covid sont prélevés chaque jour en moyenne. Un nombre en hausse de 57 % par rapport à la semaine dernière. Au-delà des contaminations, on assiste à des hausses des admissions en soins critiques et des décès hospitaliers dus au virus.
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