L’interdiction des services de cloud gaming sur l’App Store et l’obligation du recours à WebKit ont été considérées comme anticoncurrentielles par l’organisme britannique de surveillance de la concurrence.
Depuis quelques années, Apple est dans le viseur de plusieurs autorités publiques veillant à la bonne concurrence. Cette semaine, c’est l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) qui publie une enquête à propos de plaintes antitrust contre Apple et Google. Elle a déclaré que les pratiques d’Apple en matière de cloud gaming sur l’App Store et de WebKit pour les navigateurs web sur iOS sont anticoncurrentielles.
Plusieurs enquêtes sur Apple et Google
Une enquête de plus de 350 pages publiée par la CMA et reprise par 9to5Mac, qui déclare :
« L’étude a révélé qu’Apple et Google ont un duopole efficace sur les écosystèmes mobiles qui leur permet d’exercer une mainmise sur ces marchés, qui comprennent les systèmes d’exploitation, les magasins d’applications et les navigateurs Web sur les appareils mobiles.
Sans intervention, les deux entreprises sont susceptibles de maintenir, voire de renforcer, leur emprise sur le secteur, restreignant davantage la concurrence et limitant les incitations pour les innovateurs. »
Cette enquête n’étudiait pas seulement la politique d’Apple, mais aussi celle de Google, qui n’est pas en reste sur les pratiques anticoncurrentielles. D’ailleurs, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés a lancé une étude sur les conditions de paiement in-app sur le Play Store.
Ce n’est pas la seule enquête menée par la CMA en ce moment. L’autorité travaille sur les termes et conditions imposés par Apple aux développeurs depuis mars 2021.
Le cloud gaming banni par l’App Store
Actuellement, les applications de cloud gaming ne sont pas disponibles sur l’App Store et ce n’est pas de la faute des développeurs. En fait Apple les interdit sur son magasin d’applications pour ne rendre disponible que son service par abonnement Arcade. De quoi profiter de quelques deniers en plus et d’éviter de se faire dépasser par la concurrence.
C’est justement ce qui est pointé du doigt par l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés, arguant que ces applications « pourraient constituer une menace réelle pour la forte position d’Apple dans la distribution d’applications ». Elle ajoute qu’Apple « risque de priver les utilisateurs mobiles de tous les avantages du cloud gaming ».
Apple briderait l’expérience sur les navigateurs iOS
Apple oblige les éditeurs de navigateurs web à avoir recours à son moteur de navigateur. N’importe quel développeur peut créer son navigateur et le publier, à partir du moment où il utilise WebKit. Cela fait que ces navigateurs ne peuvent se différencier pour être plus rapides et/ou plus performants que ce que fait Apple en la matière. Aussi, la marque à la pomme restreint certaines fonctionnalités à Safari, comme Apple Pay par exemple. À partir de là, selon la CMA, Apple n’est pas incité à investir dans WebKit et Safari pour les rendre meilleurs. Pour l’autorité, « cette restriction entrave également sérieusement la capacité des applications Web […] privant les consommateurs et les entreprises de tous les avantages de cette technologie innovante ».
Se sachant probablement en retard sur la tournure que pourraient prendre les différentes législations, Apple travaille à régler quelques problèmes de pratiques anticoncurrentielles. La première beta d’iOS 16 permet par exemple de supprimer des applications préinstallées, comme Localiser (Find My), Santé ou Horloge. La Commission européenne avait annoncé vouloir obliger les fabricants de smartphones à faciliter la désinstallation des applications natives.
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