J’ai appris à la radio que le 1e janvier (et bonne année !!) les plages de Maya Bay en Thaïlande, connues grâce au film La Plage avec DiCaprio, ont rouvert après 3 ans de fermeture pour restaurer les écosystèmes naturels dégradés à cause du surtourisme.
Souvenez-vous de cette plage paradisiaque …
Année 2000, Léo est au top et à l’affiche du dernier film de Danny Boyle – La Plage. L’histoire d’un jeune backpacker voyageant en Thaïlande qui entend parler d’un paradis, une île isolée. On n’est pas sur le meilleur film de l’année, mais les années 2000 c’est l’ouverture des compagnies aériennes lowcost et la Thaïlande a le vent en poupe. Très rapidement, la plage de Maya Bay sur l’île de Koh Phi Phi Ley au sud du pays devient ultra prisée des touristes.
La Thaïlande, avec ses quelques 35 millions de touristes par an, accueillait sur l’île, jusqu’à 5 000 visiteurs par jour à l’époque, dont la plupart ne restait que quelques minutes. #naturegram #bestplacetogo #picoftheday (instagrammabilité quand tu prends !!)
Rapidement et sans surprise, la plage plus si idyllique que ça, s’est vu complètement détériorée : dégradation des coraux et de la biodiversité, pollution de l’eau (moteurs de bateau, crème solaire, …), déchets jetés, …
Je vous invite à regarder les photos de l’article du Sun qui montrent bien les dégâts causés par ce tourisme de masse. Le concept d’overtourism commençait à faire parler de lui à cette époque (2019) et les autorités Thaïlandaises ont donc décidé de fermer l’accès au site pour une durée indéterminée.
Réouverture après 3 ans
3 ans, c’est le temps qu’il aura fallu pour restaurer l’écosystème présent jusque-là et notamment les récifs corraliens. Qui dit chaîne alimentaire, dit, si retour du corail, retour des poissons, donc des requins, indispensable pour maintenir l’équilibre de la vie océanique. Espérons que cette stabilité perdure, on y croit avec les restrictions proposées par le gouvernement, notamment de limiter l’accès du site à 300 touristes par jour sur un créneau déterminé. Mais en écoutant ce même reportage à la radio, les français interviewés sur place se plaignaient de la présence de touristes déjà trop nombreux. A peine réouverte, ça serait repartie comme avant ? J’ai regardé par curiosité certains sites de réservation de voyages, je suis tombée sur des tarifs de 412 € aller-retour pour un Paris-Bangkok : qui dit mieux ?
Est-ce vraiment cool de partir à l’autre bout du monde pour quelques jours ?
On le rappelle (encore), le tourisme c’est 11% de GES dont 75% dus aux transports, eux-mêmes générés à 45% par l’aérien (merci l’ADEME).
Je me souviens des universités du tourisme durable, où Guillaume Cromer avait demandé à une influeuse voyage si elle était prête à partir à Tahiti pour 4 jours. Sa réponse avait été directement OUI. Je n’étais pas la seule choquée ce jour-là (les autres bloggeurs présents l’étaient aussi).
Je vous mets une super infographie de Bon Pote sur le poids de l’aérien face à notre empreinte carbone annuelle moyenne. Pas besoin de la commenter. Vous pouvez avoir tous les bons écogestes du quotidien mais si vous continuez à aller gambader à l’autre du bout de monde, ça ne rééquilibrera pas vos impacts.
L’indignation climatique est en vol
Le secteur aérien est mis à mal (on se demande pourquoi) mais en même temps…
- Kilian Mbappé « engagé socialement » mais qui se vente sur les réseaux de faire Paris / Strasbourg en jet privé (moins de 2h en train) ;
- La compagnie Lufthansa qui fait voler ses avions presque à vide pour garder ses lignes aéroportuaires ouvertes ;
- La campagne de pub d’EasyJet en pleine COP26 « nous ne donnons pas leçon, nous compensons nos émissions » ;
- Et malheureusement, beaucoup d’autres exemples…
Restons quelque peu positifs, les consommateurs ont le pouvoir d’agir en limitant voire boycottant l’avion. Rappelez-vous du phénomène nordique « flygskam » ou « avihonte » (plus facile à retenir que le suédois).
Les territoires s’y mettent aussi, en développant la mobilité alternative : dispositif liO en Occitanie, la coopérative Railcoop pour la relance des trains en milieux ruraux, la promotion de l’itinérance douce et de séjours bas carbone, etc.
On y croit (et on continue) !!
A voir et lire
- Reportage de Martin Weill – Voir la source
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