Au 3e trimestre, les fabricants de smartphones n’ont pas été épargnés par la pénurie de composants et ont vu l’industrie perdre un peu de sa superbe. Dans un marché au ralenti, Apple retrouve malgré tout le sourire et chipe la 2e place à Xiaomi en volume d’expéditions pour venir se poser en dauphin de Samsung, selon les chiffres publiés par Canalys.
Le troisième trimestre est traditionnellement le début du renouveau annuel pour Apple. Et pour cause, la marque à la pomme dégaine alors ses nouveaux iPhone après avoir vécu le début de l’année sur les ventes du modèle précédent. Ainsi va le bilan annuel du géant californien qui fait surtout parler de lui à partir de la rentrée. Avec les iPhone 13 mini, iPhone 13, iPhone 13 Pro et iPhone 13 Pro Max sur de bons rails, Apple se rappelle au bon souvenir du marché des smartphones.
Un marché en perte de vitesse
Et pourtant, à en croire les chiffres publiés ce vendredi par Canalys, le marché mondial des smartphones recule de 6 % au 3e trimestre 2021. La faute évidemment à la pénurie de composants qui frappe de plein fouet tous les fabricants. Plus qu’une baisse de la demande, c’est à des difficultés de satisfaire rapidement les commandes qu’ils se heurtent.
Pas de pièce, pas d’appareils, c’est assez simple. « L’industrie des smartphones s’efforce de maximiser la production d’appareils du mieux qu’elle peut », note Ben Standon, analyste chez Canalys. « Du côté de l’offre, les fabricants de processeurs augmentent les prix pour décourager les commandes excessives, dans le but de combler l’écart entre la demande et l’offre ». Et de prédire : « malgré cela, les pénuries ne s’atténueront pas avant 2022 ». Des produits moins disponibles en quantité, des prix qui augmentent et c’est tout le marché qui tousse.
Cependant, il y a tout de même quelques heureux, comme Samsung, leader toujours indiscutable avec 23 % de parts dans les expéditions mondiales annoncées (les chiffres de Canalys ne correspondent pas à des ventes réelles, mais à des expéditions pour commandes, ndlr). Avec le lancement récent des Galaxy Z Fold 3 et Z Flip 3, le sud-coréen a connu un sacré boom de ses ventes, notamment dans son pays natal. Mais il a aussi pu compter sur le lancement de son Galaxy A52s 5G, plus modeste en spécifications, mais promis à un bel avenir. De quoi lui faire conserver sa première place.
Derrière lui, c’est Apple qui déloge Xiaomi de son fauteuil de dauphin avec 15 % des expéditions. C’est 3 % de plus que l’an dernier à la même époque, mais Apple avait alors scindé en deux les lancements de ses iPhone 12 annoncés mi-octobre en raison de la pandémie. Il avait alors fallu attendre la mi-novembre pour voir arriver les iPhone 12 mini et iPhone 12 Pro Max, et les chiffres avaient été comptabilisés pour l’ensemble des iPhone 12 sur un 4e trimestre record. Cette année, les iPhone 13 sont sortis à la toute fin septembre et il s’agit donc de chiffres de livraison plus qu’estimés, comme le précise toujours Canalys. La publication finale donnera un chiffre exact.
Une situation qui devrait rester nerveuse
À la troisième place, on trouve Xiaomi qui conserve 14 % des expéditions mondiales, porté notamment par ses multiples lancements de l’été et ses smartphones de début d’année (toute la gamme Mi 11 notamment et les Xiaomi 11T récents) qui continuent de cartonner. Vivo et Oppo (avec OnePlus inclus) complètent le Top 5 avec 10 % du marché.
Et rien ne devrait vraiment s’améliorer au 4e trimestre. Selon Canalys, le manque de composants induit souvent des changements de dernière minute dans les spécifications des smartphones à venir et donc dans les quantités commandées. « Cela entraîne de la confusion et de l’inefficacité lors de la communication avec les canaux de vente au détail et de distribution », souligne Ben Stanton. « De nombreuses chaînes sont nerveuses à l’approche de la fin d’année, période de ventes importantes, avec notamment la Journée des célibataires en Chine et le Black Friday en Occident ».
Selon l’institut, les stocks de smartphones déjà faibles incitent les clients à anticiper leurs achats et tout le monde ne pourra être satisfait. Mais pour Canalys, les périodes de soldes, le Black Friday ou l’approche des fêtes vont voir des remises « moins agressives » être proposées aux clients du fait de la pénurie mondiale et des difficultés à approvisionner les distributeurs.
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