Actuellement équipés de modems 5G Qualcomm, les iPhone pourraient sous deux ans profiter de puces 5G développées en interne. Cela permettrait entre autres à Apple de se séparer d’un partenaire de circonstances avec lequel la firme avait été contrainte de se rabibocher après de longs mois de conflit juridique.
Décidément, Apple veut avoir la main sur chaque élément de son iPhone. Et une fois encore, c’est Ming-Chi Kuo qui repère les informations essentielles. En scrutant de près la chaîne d’approvisionnement de la marque, l’analyste de TF Securities croit savoir que la firme de Cupertino sera fin prête à utiliser ses propres puces 5G sur ses iPhone. Si la chose se confirme, Apple pourrait alors se séparer, peut-être partiellement dans un premier temps, de Qualcomm, son actuel fournisseur de modems 5G.
Il faut dire que, si Apple et Qualcomm s’entendent suffisamment pour collaborer de nouveau, les deux entreprises bataillaient devant les tribunaux il y a encore deux ans. Un accord trouvé sur le tard entre les deux parties avait néanmoins permis au fabricant d’iPhone d’obtenir les précieuses puces 5G en nombre suffisant pour en équiper ses iPhone 12 et 12 Pro. Une solution visiblement provisoire pour Apple, qui va bientôt pouvoir internaliser complètement la conception de modems compatibles avec le nouveau réseau cellulaire.
Qualcomm doit se préparer à perdre un gros client
D’après Ming-Chi Kuo, Apple pourrait ainsi être en mesure de lancer ses premiers iPhone équipés de puces 5G maison en 2023 « au plus tôt ». Un report à l’année suivante n’est ainsi pas à exclure si l’on en croit le rapport de l’analyste, consulté par MacRumors. Quoi qu’il en soit, lorsque Apple pourra voler de ses propres ailes, Qualcomm devra s’étendre sur de nouveaux marchés pour compenser la perte de chiffre d’affaires qu’induira le départ de ce (très) gros client.
D’après Kuo, Qualcomm « sera obligé de se battre pour obtenir plus de commandes sur le marché entrée de gamme », ce qui le confrontera directement au taïwanais MediaTek. Mais rappelons aussi que Qualcomm a pour projet de concurrencer plus fortement Intel et AMD sur le marché des processeurs pour PC portables, et ce, avec une puce développée en interne par une équipe composée d’ingénieurs de renom. Il pourrait s’agir d’un autre levier pour compenser la perte des commandes d’Apple d’ici 2 à 3 ans.
Apple travaille sur sa propre puce 5G depuis début 2020
En développement depuis début 2020, les modems 5G d’Apple devraient permettre à la firme de proposer des vitesses de transferts plus élevées, mais aussi une latence plus faible que les produits signés Qualcomm, note MacRumors.
Ces bonnes performances n’auraient rien de très surprenant : ce développement ne se fait pas de zéro chez Apple, qui a racheté en 2019 l’essentiel de la division d’Intel consacrée aux modems mobiles. Ce rachat aura probablement permis à Tim Cook et les siens de gagner plusieurs années de R&D. La firme n’a d’ailleurs jamais caché l’objectif de cette acquisition. Dès le rachat, la marque à la pomme expliquait que cela avait pour but « d’accélérer le développement de nos futurs produits et permettre à Apple de se différencier davantage à l’avenir ».
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