Des sources en interne chez Google Stadia mettent en lumière une très mauvaise gestion du projet qui pourrait précipiter la plateforme de cloud gaming à sa perte.
Stadia a vendu du rêve. Il faut dire qu’une plateforme de cloud gaming proposée par le mastodonte Google, aux ambitions immenses et promettant de repousser les limites des consoles traditionnelles avait forcément de quoi vendre du rêve.
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Hélas, plus le temps passe et plus un nombre conséquent de critiques et d’utilisateurs font part de leur désillusion : Google Stadia n’est pas à la hauteur à cause d’un catalogue de jeux trop chétif, d’un lancement commercial brouillon et de fonctionnalités qui ont tardé à arriver.
Mauvaise gestion et objectifs manqués
Dernier coup dur en date, la fermeture des studios de Google confirmant que Stadia n’aura pas d’exclusivité. Or, tout récemment, Bloomberg met en lumière une très mauvaise gestion en interne en s’appuyant sur les témoignages de sources anonymes.
En effet, on apprend que Google Stadia a raté ses objectifs d’utilisateurs mensuels actifs et de vente de manettes de plusieurs centaines de milliers. En outre, les sources de Bloomberg soulignent comme les choses ont été précipitées.
Un lancement précipité
Mettre sur pied une plateforme de cloud gaming comporte de nombreux challenges. Il faut surtout construire des infrastructures solides et mener énormément de tests en déployant lentement mais sûrement le service à l’instar de ce que font Microsoft et Amazon sur xCloud et Luna.
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La direction de Google Stadia, elle, est allée trop vite en besogne à en croire les personnes citées. Ainsi, des développeurs en interne ont fait entendre en interne pour que le service soit présenté dans une version bêta à l’automne 2019 afin de bien faire comprendre au public que des améliorations devaient encore être apportées, que les tests n’étaient pas terminés.
Stadia sans la philosophie Google
Ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé. La plateforme a été dévoilée en grande pompe avec des promesses de révolution dans le secteur du gaming. Il faut dire que le patron de Stadia, Phil Harrison et d’autres têtes pensantes du projet viennent du monde des consoles de jeux classiques et voulaient donc respecter des feuilles de route auxquelles ils étaient habitués.
Sur ce point, la frustration peut être assez grande puisque la maison Google a plutôt l’habitude de faire lentement progresser ses projets. Gmail est resté cinq ans en bêta tandis que YouTube ne déploie ses nouveautés que très prudemment, préférant essuyer des échecs uniquement lorsqu’une petite poignée d’utilisateurs est concernée. Stadia n’a pas suivi cette même stratégie.
Dépenser en vain
Ce n’est pas la seule critique que fait remonter Bloomberg. Au lieu d’investir en conséquence dans ses titres exclusifs — qui ne verront donc jamais le jour –, Google Stadia a dépensé sans compter pour séduire des pontes comme Ubisoft et Take-Two Interactive. Selon les sources interrogées, les portages de titres phares comme Red Dead Redemption II se sont faits au prix de plusieurs dizaines de millions de dollars.
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Cela n’a pas suffi. À l’heure actuelle, Stadia n’est pas mort et il y a encore des raisons de croire en son avenir. La direction devra faire les bons choix dans les moments cruciaux pour ne pas vivre un échec retentissant.
« Bien que Stadia ne semble pas avoir suivi les lignes directrices traditionnelles de Google, sans quelques changements drastiques, il pourrait encore aller au-devant d’une conclusion très Googlesque : être ajouté à la longue liste de produits que Google a tués », conclut Bloomberg.
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