Introduction
Le Galaxy S21 Ultra inaugure l’année 2021 du géant Samsung et il veut frapper fort. Certes, il ne propose pas de formule abracadabrantesque pour surprendre son public, mais il sait frapper là où il faut et comme il faut pour toucher son public. Voici notre test complet de ce smartphone premium.
Le Samsung Galaxy S21 Ultra a atterri entre nos mains. Smartphone très attendu en 2021, il n’apporte toutefois pas de grosses surprises tant toutes ses caractéristiques ou presque étaient connues avant son officialisation.
Il n’en reste pas moins intéressant et, au moment où nous publions cet article, le fruit du savoir-faire le plus raffiné de Samsung. Le géant sud-coréen a en effet peaufiné ce qu’il avait appris à faire sur la précédente génération. S’est-il bien appliqué ou s’est-il trop reposé sur ses lauriers ? Nous avons testé le Galaxy S21 Ultra pour apporter des réponses.
Ce test a été réalisé avec un modèle fourni par Samsung.
Notre test en vidéo du Samsung Galaxy S21 Ultra
Fiche technique du Samsung Galaxy S21 Ultra
Modèle | Samsung Galaxy S21 Ultra |
---|---|
Version de l’OS | Android 11 |
Interface constructeur | One UI |
Taille d’écran | 6.8 pouces |
Définition | 3200 x 1440 pixels |
Densité de pixels | 515 ppp |
Technologie | Super AMOLED |
SoC | Exynos 2100 |
Puce Graphique (GPU) | Mali-G78 MP14 |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go, 16 Go |
Mémoire interne (flash) | 128 Go, 256 Go, 512 Go |
Appareil photo (dorsal) |
Capteur 1 : 108 Mpx Capteur 2 : 12 Mpx Capteur 3 : 10 Mpx Capteur 4 : 10 Mpx |
Appareil photo (frontal) | 40 Mpx |
Enregistrement vidéo | 8K@30 fps |
Wi-Fi | Wi-Fi 6E |
Bluetooth | 5.1 |
Bandes supportées | 2100 MHz (B1), 800 MHz (B20), 1800 MHz (B3), 2600 MHz (B7), 700 MHz (B28) |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Sous l’écran |
Ports (entrées/sorties) | USB Type-C |
Batterie | 5000 mAh |
Dimensions | 75.6 x 165.1 x 8.9mm |
Poids | 228 grammes |
Couleurs | Noir, Argent |
Prix | 1 259 € |
Fiche produit Voir le test |
Imposer son originalité
Samsung a tenu à proposer une esthétique soignée et sophistiquée avec un smartphone qui se distingue des autres par son module photo arrière. D’une part, celui-ci est en aluminium, ce qui change un petit peu des blocs traditionnellement recouverts de verre sur les précédentes générations.
D’autre part, et c’est le plus frappant : le module en question s’enroule sur sa gauche pour embrasser les courbes du Galaxy S21 Ultra sur les bords.
De la sorte, il a l’air d’être fondu dans le même métal que le châssis comme si c’était une seule et même pièce à la conception. En y regardant de plus près toutefois, on se rend compte qu’une fine ligne délimite le châssis du bloc photo. Ce parti pris esthétique n’a rien de follement révolutionnaire, mais il donne déjà le ton : ce Galaxy S21 Ultra veut marquer sa différence par quelques subtilités de ce genre. Sur ce point précis, l’initiative est un succès et participe à l’originalité du smartphone.
Néanmoins, il reste impossible d’évoquer ce module photo sans parler de sa taille imposante. C’était déjà une caractéristique marquante sur le S20 Ultra, c’est encore plus renforcé sur Galaxy S21 Ultra. Ce rectangle vertical et protubérant a beau s’enrouler sur son flanc, il ne réussit pas à se cacher. Rectification : il ne cherche pas à se cacher, bien au contraire.
Samsung a décidé d’y aller franco et d’assumer pleinement cette intégration. Pour faire de belles photos, le smartphone se nippe d’un gros module photo — avec de très gros objectifs, un très gros capteur ToF et un flash LED un peu moins gros –, que ça vous plaise ou non !
Bon, on imagine sans peine que le constructeur espère que ça vous plaise, que cela déclenche une lueur de désir dans vos mirettes et que vous tombiez en pâmoison devant ce design. Or, beaucoup de personnes pourraient être plutôt repoussées par ce manque de discrétion. À titre personnel, je suis plutôt séduit, mais je n’ai jamais été quelqu’un de très subtil.
Attention cependant : le Galaxy S21 Ultra semble avoir été conçu par de purs droitiers. D’où me vient cette intuition ? En tenant le smartphone de la main gauche, on est rapidement gêné par la protubérance du module photo lorsqu’on cherche à changer le volume en appuyant avec l’index sur les boutons physiques de la tranche, sous la touche de déverrouillage (le doigt passe par-dessus).
C’est un petit détail, mais il peut être agaçant à la longue. En outre, le smartphone est inévitablement bancal quand il est couché sur une table.
Autre détail important sur ce Galaxy S21 Ultra : le dos en verre mat. La gamme S de Samsung goûte à son tour à ce traitement de faveur — les S20 FE avaient droit à un dos en plastique poli pour rappel. Comme sur le Galaxy Note 20 Ultra, c’est un joli succès. Ce toucher satiné est particulièrement agréable sous les doigts tandis qu’il évite également d’accrocher les traces de doigts, sans pleinement y échapper. La version noir profond et intense que nous avons reçue pour ce test est particulièrement « wahou ».
Voilà, nous avons évoqué les principaux éléments à retenir du design du Galaxy S21 Ultra. Pourtant, nous nous sommes contentés pour l’instant de parler uniquement de la face arrière. Vous comprendrez en effet que l’avant du smartphone est beaucoup plus classique. L’écran légèrement incurvé sur les bords occupe largement la surface et se voit percé sur le milieu du front par un poinçon discret.
Le lecteur d’empreintes est caché dans la dalle et a été agrandi de 65 % pour être plus facile à utiliser. Le Galaxy S21 Ultra profite d’un port USB-C et d’un double tiroir nano SIM, mais pas de prise jack ni d’espace pour une microSD. En outre, il est certifié IP68 et résiste donc à l’eau et à la poussière et il se protège avec du Gorilla Glass 7 à l’avant et à l’arrière.
Et quid des dimensions ? Avec des mensurations de 75,6 x 165,1 x 8,9 mm, le Galaxy S21 Ultra n’est pas du tout fait pour les petites mains et embrasse complètement la tendance des appareils qui, pour la plupart, grandissent encore et encore.
Dans mon cas, j’ai trouvé que la prise en main restait bien confortable grâce aux bonnes finitions en rondeur qui ne viennent pas « trancher » la paume. Par ailleurs, malgré un poids de 228 grammes, cela ne se ressent pas énormément. Qu’on s’entende : le S21 Ultra est lourd, c’est indéniable. Toutefois, c’est vraiment bien rattrapé par la qualité de la conception offerte par Samsung.
Un sublime écran
« Notre meilleur écran jamais conçu sur smartphone ». C’est approximativement en ces termes que Samsung a décrit la dalle du Galaxy S21 Ultra, et encore heureux ! Ce smartphone se veut la crème de la crème du colosse sud-coréen. On n’attend donc rien de moins qu’une superbe expérience d’affichage. Et le constructeur a mis les petits plats dans les grands avec une diagonale de 6,8 pouces jouissant d’un affichage AMOLED au contraste infini et toujours aussi délicieux et d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz en adaptatif.
Ainsi, comme sur le Note 20 Ultra, l’écran du Galaxy S21 Ultra peut passer de 10 à 120 Hz automatiquement en fonction du contenu affiché. L’idée est de préserver un peu plus efficacement la batterie de l’appareil. La sensation de fluidité, toujours aussi agréable pour les yeux est au rendez-vous et on adore ça. Ce n’est pas tout : pléthore d’autres qualités méritent aussi d’être soulignées.
La luminosité tout d’abord. Sous les sunlights des tropiques, l’amour se raconte en musique (-ique) — merci Gilbert — et le Galaxy S21 Ultra offre une lisibilité exemplaire avec une dalle qui peut pousser jusqu’aux 831 cd/m² selon notre sonde et le logiciel CalMan de Portrait Displays. C’est largement suffisant pour ne jamais avoir à plisser des yeux. Par ailleurs, si vous utilisez votre smartphone dans un environnement obscur, vous ne serez pas non plus ébloui puisqu’il sait aussi descendre jusqu’à un seuil minimum de 1,6 cd/m².
La variété des couleurs que peut afficher le Galaxy S21 Ultra est également source de satisfaction. L’espace sRGB est couvert à 201 %, contre 135 % pour le DCI-P3 plus complexe à gérer. Cela est en tout cas valable sur le réglage par défaut : le mode vif. Pour vos séries et films, mais aussi pour admirer vos photos avec des étoiles dans les yeux, cette pluralité des tons est fort appréciable.
En contrepartie, et comme souvent, ce fameux mode vif dénature les couleurs pour les rendre plus belles. On se retrouve alors avec un Delta E moyen à 6,02 % sur le DCI-P3 alors qu’on vise plutôt à se rapprocher de 3 pour une bonne fidélité. On mesure également une température moyenne de 7050 K, ce qui est un peu trop bleu par rapport à l’idéal situé à 6500 K.
L’autre option, le mode naturel, vient corriger le tir avec un Delta E moyen sur le DCI-P3 à 4,96 et une température à 6600 K. Mais ce réglage propose une palette moins large de couleurs avec des taux de couverture à 108 et 72 % respectivement pour le sRGB et le DCI-P3.
L’idéal selon Frandroid est donc de garder le mode vif activé sur le Galaxy S21 Ultra, mais de prendre le temps d’ajuster la jauge colorimétrique pour incorporer un petit peu plus de rouge. L’équilibre ainsi trouvé est un régal pour les yeux.
One UI au top avec Android 11
Android 11 et l’interface One UI 3 que nous avons déjà pris en main sont au rendez-vous ici. Plus précisément, le Galaxy S21 Ultra goûte à la version 3.1 de cette expérience logicielle signée Samsung. Cela lui permet notamment de profiter de quelques fonctions photo et vidéo que nous détaillerons dans la partie dédiée.
On est heureux aussi de voir l’intégration du flux d’actualités Google Discover tout à gauche de l’écran d’accueil. C’est quelque chose que l’on retrouve sur un très grand nombre de smartphones Android, mais c’était jusqu’alors boudé par Samsung. Autre bon point : l’utilisation de deux applications en simultané sur un écran fractionné est plus facile. Après avoir sélectionné l’option depuis la vue multitâche, il suffit en effet d’un petit glissement du doigt pour en profiter. On peut ensuite sauvegarder des duos d’apps pour les ouvrir en même temps plus rapidement.
Au-delà de ça, on retrouve donc une expérience One UI que nous avons toujours plébiscitée et que nous continuerons de faire sur ce smartphone. Le caractère intuitif de la navigation (avec touches ou par gestes) le design soigné, le mode sombre bien travaillé ou encore l’abaissement de la grande majorité des éléments d’interaction pour faciliter l’utilisation à une main sont autant de qualités qui méritent d’être saluées.
Pour aller plus loin
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Il est toutefois dommage d’observer que la collaboration avec Google n’a pas été poussée à tous les niveaux. Ainsi, en restant appuyé sur le bouton de démarrage, contrairement à d’autres appareils sous Android 11, le Galaxy S21 Ultra ne propose pas le nouveau power menu livrant un raccourci vers Google Pay et écran de contrôle affichant l’ensemble des objets domotiques connectés au smartphone. Samsung a sans doute voulu privilégier ses solutions maison, à savoir : Samsung Pay et le panneau SmartThings accessible depuis un gros bouton dans les paramètres rapides.
Pour aller plus loin
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Sur un point plus positif, le lecteur d’empreintes sous l’écran se montre enfin réactif et ne souffre pas de dysfonctionnement particulier. C’était pourtant quelque chose que nous remarquions fréquemment sur les précédents smartphones de la marque intégrant également ce capteur ultrasonique sous la dalle. On aime, on aime beaucoup. Une source de frustration en moins pour les personnes comme moi ! Je précise quand même que d’autres utilisateurs m’ont indiqué qu’ils n’avaient jamais vraiment rencontré de souci, certaines empreintes sont peut-être plus faciles à lire que d’autres.
Je galérais très souvent avec les lecteurs d’empreintes dans l’écran sur les smartphones Samsung.
Sur le S21 Ultra, ça été bien corrigé Pas de souci à signaler depuis que je l’utilise. pic.twitter.com/DnHyEhe8oP
— mar Belkaab (@OmarBelkaab) January 22, 2021
Enfin, la possibilité d’utiliser le stylet S Pen est évidemment à prendre en considération. C’est une nouvelle importante sur ce Galaxy S21 Ultra — premier smartphone hors gamme Note à en profiter — et en même temps il n’y pas mille choses à dire dessus non plus. L’accessoire profite ici d’un temps de latence de 9 millisecondes comme sur le Galaxy Note 20 Ultra et c’est un très bon atout pour améliorer le confort d’écriture et de dessin. Pour celles et ceux qui apprécient ce petit plus, cette nouveauté est donc forcément la bienvenue.
Néanmoins, en l’absence des fonctions Bluetooth permettant d’exploiter les Air Gestures pour interagir avec le smartphone à distance. Vous pouvez toutefois utiliser le bouton sur le stylet pour afficher le menu contextuel. Le Galaxy S21 Ultra ne propose aucun rangement pour le S Pen. S Pen qu’il faudra d’ailleurs vous procurer séparément, soit sur un de vos appareils Samsung compatibles (tablettes ou Galaxy Note), soit via un achat seul ou avec une coque dédiée. Pour conclure, ce n’est pas ce détail qui changera vraiment la donne sur l’appréciation du smartphone.
Le doute n’était pas vraiment de mise : le Galaxy S21 Ultra profite évidemment d’une qualité HD sur les services SvoD grâce notamment à l’intégration du DRM Widevine L1.
Deux puissants haut-parleurs
Avec ses haut-parleurs stéréo, le Galaxy S21 Ultra parvient à fournir une bonne puissance audio et une spatialisation du son de haut vol. Attention à la potentielle impression de déséquilibre provoqué par le haut-parleur du haut moins puissant que son homologue. Dans l’ensemble, ce n’est clairement pas dérangeant et il faut vraiment chercher la petite bête pour s’en rendre pleinement compte.
Pour aller plus loin
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Une saturation minime peut également survenir quand vous poussez le volume à fond, jamais de manière à gâcher le plaisir d’écouter votre morceau préféré. Si vous avez l’habitude d’utiliser un casque, n’hésitez surtout pas à activer le mode Dolby Atmos dans le menu Qualité et effets sonores. De la sorte, vous profiterez d’une musique vous englobant davantage, plus riche et profonde.
Dans le même menu, vous aurez également accès à un égaliseur toujours aussi pratique et précis ainsi qu’à l’option Adapt Sound qui ajuste automatiquement les réglages d’écoute en fonction de votre tranche d’âge. Comme d’habitude, vous pouvez toujours personnaliser vous-même cette configuration, mais cela reste des paramètres dédiés à des audiophiles endurcis.
Zoom x10 mon amour, zoom x100 mon joujou
Samsung reprend en grande partie la configuration photo intronisée sur les Galaxy S de 2020. Sur le S21 Ultra, on observe tout de même la présence de deux capteurs dédiés au zoom.
Voyez plutôt :
- un capteur principal de 108 mégapixels (f/1,8), équivalent 24 mm ;
- ultra grand-angle de 12 mégapixels (f/2,2), 120 degrés, équivalent 13 mm ;
- téléobjectif x3 de 10 mégapixels (f/2,4) équivalent 72 mm ;
- téléobjectif x10 de 10 mégapixels (f/4,9) équivalent 240 mm ;
- capteur ToF avec autofocus laser.
Sur les prises de vue classiques de jour, Samsung fait du Samsung. En effet, la qualité photo est excellente en termes de netteté et de gestion de la dynamique tandis que la colorimétrie porte toujours la signature du géant sud-coréen. À savoir : cette tendance à saturer les tons pour les rendre plus beaux à l’œil, mais moins fidèles à la réalité. C’est toujours aussi efficace sur Instagram.
Quand vient la nuit, Galaxy S21 Ultra s’autorise parfois quelques libertés sur la colorimétrie — les éclairages de la ville sont retranscrits de manière très jaune –, mais l’atmosphère de la scène est toujours bien respectée. Une photo prise à 22 heures ne ressemblera pas à une photo prise à 18 heures par exemple. En outre, le niveau de détails, bien que moins poussé que sur les clichés de jour, se maintient à un niveau tout à fait satisfaisant.
On rappellera aussi que les smartphones de Samsung activent par défaut un « optimiseur » de scènes. Cette option agit comme un mode nuit d’appoint quand l’algorithme estime que c’est nécessaire. Or, le mode nuit du Galaxy S21 Ultra est vraiment bien efficace pour mieux éclairer une image particulièrement sombre. Si vous en avez le temps, je vous conseille de forcer l’activation du mode nuit qui évitera plus efficacement certaines anomalies sur l’image que le simple optimiseur.
Regardez tout d’abord la comparaison ci-dessous entre deux photos de la même scène nocturne : l’une avec mode nuit forcé, l’autre en prise de vue classique et avec l’optimiseur désactivé. La différence est frappante.
Maintenant, comparons la même photo avec mode nuit et l’image capturée avec l’optimiseur activé. L’écart est plus minime, mais sur le second cliché, quelques artefacts, des sortes de halos mal interprétés, viennent se glisser dans le coin inférieur gauche et aussi un petit peu sur la partie droite, affectant ainsi le rendu. Forcer le mode nuit, c’est mieux.
Soulignons d’ailleurs que le mode nuit en question est disponible sur les prises de vue en ultra grand-angle, en grand-angle ainsi qu’en zoom x3 et x10. Sur les grossissements plus importants, la fonction n’est plus accessible.
Comme l’année dernière, on retrouve une option permettant de prendre des photos de 108 mégapixels qui pèsent bien lourd sur l’espace de stockage, mais qui offrent des images plus détaillées et nettes lorsque les conditions lumineuses idoines sont au rendez-vous. Bien que gadget dans bon nombre de situations, cette fonction peut être assez pratique dans certains cas où l’utilisateur voudrait pouvoir rogner comme il l’entend dans l’image sans craindre d’obtenir un cliché très dégradé.
Justement, ci-dessous, vous pouvez comparer comment le mode 108 mégapixels préservent plus efficacement certains détails.
Sur l’ultra grand-angle, il n’y a pas grand-chose à signaler tant celui-ci se comporte très normalement. La distorsion sur les bords peut se faire ressentir sur quelques prises de vue, mais on retiendra surtout que le niveau des détails reste assez bon même en périphérie de l’image (mais pas toujours). La nuit, le bruit numérique se fait ressentir, mais le résultat reste correct pour peu que vous ayez quelques sources lumineuses dans la scène. Dans ces conditions par contre, les bords de l’image sont clairement moins bien soignés.
Nous arrivons aux zooms. Sans surprise, le zoom x3 optique du Galaxy S21 Ultra est très bon, mais ses prouesses sont éclipsées par celles du zoom x10 vraiment très convaincant. Le fait qu’il soit optique se ressent vraiment sur le gain en qualité et netteté. Précisons cependant que mes remarques valent pour les clichés réalisés en journée. En faible luminosité, c’est tout de suite plus difficile d’obtenir quelque chose soit d’assez clair soit d’assez net.
Zoom x3 avec le Galaxy S21 Ultra
Zoom x10 avec le Galaxy S21 Ultra
Les plus ambitieux iront même s’aventurer sur le zoom x30 numérique qui reste assez bon dans un très grand nombre de situations bien exposées. On remarque tout de suite un écart de qualité flagrant et parfaitement logique avec le x10 optique, mais cela reste tout de même exploitable.
Enfin, les téméraires chercheront même le x100 numérique qui signe son retour sur le Galaxy S21 Ultra. Cette option est très marrante à utiliser pour éprouver son utilité et son efficacité. Pour être tout à fait honnête, je le trouve toujours aussi impressionnant sur le plan technique et technologique, mais il faudra de la persévérance et un brin de chance pour réussir à obtenir une image vraiment potable. C’est vraiment un joujou pour geek (et je l’adore) qui, par ses limitations évidentes, ne trouvera que rarement une utilité.
Notons toutefois qu’avec le Zoom Lock introduit par Samsung, le smartphone vous aide à mieux figer l’image que vous souhaitez capturer. Il suffit de rester immobile (comme on peut) pendant quelques secondes ou d’appuyer sur la lucarne qui permet de mieux pointer votre mire. Ladite lucarne va se colorer pour vous signaler que le smartphone a figé une image et qu’il ne vous reste plus qu’à déclencher la photo pour immortaliser celle-ci avec le moins de flou possible.
Pour bien montrer à quel point les capacités de zoom du Galaxy S21 Ultra sont impressionnantes, je vous ai mis six photos dans la galerie ci-dessous que je vous invite à consulter dans l’ordre. Elles vont de l’ultra grand-angle (x 0,6) au grossissement x100 en passant par le x1, le x3, le x10 et le x30. Remarquez comment la cheminée visée sur la dernière image n’est qu’un petit détail sur la première.
Un mot rapide sur le mode portrait très efficace pour bien délimiter le sujet de votre photo par rapport à l’arrière-plan flouté. Toutefois, la carnation de la personne sur l’image n’est pas toujours bien retranscrite et en fonction des conditions lumineuses, la peau peut paraître plus pâle sur le cliché que dans la réalité.
Côté vidéo, la possibilité de filmer en 8K est toujours bien là grâce au capteur de 108 mégapixels. Rappelons que c’est surtout une manière de faire en sorte que le smartphone soit prêt pour l’avenir — j’ai tenté d’éviter la formule future proof. La 8K est partie pour se démocratiser dans les années à venir, mais aujourd’hui elle reste cantonnée à des usages de niche sur mobile.
À l’heure actuelle, je vous recommanderai plutôt de préférer le mode 4K 60 fps toujours efficace. Notez que cette option est désormais disponible sur l’ensemble des capteurs du Galaxy S21 Ultra.
Toujours sur la vidéo, on découvre quelques nouveautés comme la compatibilité du mode super stabilisé avec les enregistrements à 60 fps en Full HD. Cette option permet en effet de bien atténuer les mouvements brusques de la caméra pour un effet un peu plus fluide. La qualité de l’image est cependant un petit peu moins bonne que sur un enregistrement classique.
Notez que le mode super stabilisé est plus efficace sur les mouvements lents, mais nous avons souhaité l’éprouver sur un plan où mon sujet — Arnaud — et moi-même étions en train de trottiner.
Samsung met aussi en avant le mode réalisateur qui permet de filmer avec le smartphone tout en prévisualisant ce que voient les autres capteurs. Ainsi vous pourrez savoir à l’avance si cela vaut le coup de changer d’objectif et de mieux préparer le cadrage. C’est pratique, mais le fait d’appeler ça « mode réalisateur » était peut-être un peu exagéré.
Autre fonction intéressante, mais qui concerne la photo : Samsung imite Huawei et permet à son tour d’effacer une personne d’une photo si vous estimez qu’elle gâche votre image. L’option en question est cachée dans un menu « Labs » pour bien faire comprendre qu’elle est encore expérimentale. Je peux confirmer. Supprimer un passant est simple comme tout, mais le rendu est sujet à quelques erreurs d’interprétation et le smartphone peut combler la zone libérée par un flou pas tout à fait artistique.
De l’autre côté du smartphone, on a un capteur frontal de 40 mégapixels qui produit de bons selfies détaillés. La nuit, il est tout de même un petit peu plus compliqué d’obtenir une image bien nette, mais rien de bien méchant.
Enfin, voici un petit exemple de ce que donne une vidéo selfie enregistrée en 4K 60 fps sur le Galaxy S21 Ultra.
Petit bonus : vous pouvez activer une option pour enregistrer des copies au format RAW 12 bits des photos que vous prenez avec le mode Pro.
De grosses performances, mais des instabilités sur Fortnite
L’Exynos 2100. Un nouveau SoC et de belles promesses. « Exynos is back », affirmait d’ailleurs Samsung pour présenter sa puce. Nous la trouvons ici associée à 12 Go de RAM — 16 Go sur la déclinaison la plus premium. Évacuons les évidences dès maintenant : les tâches du quotidien s’exécutent fluidement et rapidement. La question ne se posait même pas sur du haut de gamme. Plus intéressant : il y a une vraie progression par rapport à la génération précédente en ce qui concerne les performances brutes comme en témoignent les benchmarks ci-dessous. L’Exynos 2100 domine sans pitié l’Exynos 990 de 2020 qui était un peu en deçà des attentes à ce niveau-là. Les ingénieurs de la marque ont fait de gros efforts pour rectifier le tir.
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Toutefois, j’ai quelques doutes quant à la capacité de l’Exynos 2100 à tenir la dragée haute au Snapdragon 888 de Qualcomm. En effet, la nouvelle puce de Samsung est un petit peu meilleure que le Snapdragon 865+ de l’année dernière, mais la différence n’est pas incroyable. Il nous faudra tester un smartphone équipé du SD888 pour savoir si les deux SoC font jeu égal ou non.
Modèle | Samsung Galaxy S21 Ultra | Apple iPhone 12 Pro Max | Asus Zenfone 7 Pro | Samsung Galaxy S20 Ultra |
---|---|---|---|---|
AnTuTu 8 | 630500 | 653687 | 629173 | 530920 |
AnTuTu CPU | 165456 | 177519 | 183666 | N/C |
AnTuTu GPU | 265244 | 267037 | 242192 | N/C |
AnTuTu MEM | 119987 | 117275 | 107333 | N/C |
AnTuTu UX | 79813 | 91856 | 95982 | N/C |
PC Mark 2.0 | 15282 | N/C | 15082 | 11149 |
3DMark Slingshot Extreme | 7660 | 5248 | 7457 | 6792 |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | 10053 | 6348 | 8938 | 8460 |
3DMark Slingshot Extreme Physics | 4179 | 3267 | 4719 | 4018 |
3DMark Wild Life | 5565 | 6667 | N/C | N/C |
3DMark Wild Life framerate moyen | 33 FPS | 39 FPS | N/C | N/C |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 36 / 27 FPS | 59 / 90 FPS | 32 / 22 FPS | 26 / 20 FPS |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 51 / 60 FPS | 45 / 71 FPS | 46 / 55 FPS | 45 / 52 FPS |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 116 / 152 FPS | 60 / 177 FPS | 89 / 128 FPS | 103 / 125 FPS |
Lecture / écriture séquentielle | 1988 / 1307 Mo/s | N/C | 1729 / 771 Mo/s | 1408 / 665 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 80528 / 74811 IOPS | N/C | 62338 / 61672 IOPS | 45700 / 49300 IOPS |
Sinon, le Galaxy S21 Ultra se montre irréprochable sur un jeu comme Call of Duty Mobile ou Arena of Valor où vous profiterez des meilleures configurations sans heurt. Ce n’est toutefois pas aussi bien sur Fortnite. Le mode Épique est disponible en 60 fps, mais il se montre fichtrement instable. Les chutes à moins de 40 fps — et même à moins de 40 fps de temps à autre — surviennent trop fréquemment lors d’un mouvement abrupt de caméra ou sur des scènes très animées.
Jouez en Épique à 30 fps est bien plus confortable. Les 90 images par seconde sont même proposées dans les options du jeu sur ce smartphone avec des graphismes plafonnés à « Moyen ». Samsung et Epic Games devront cependant optimiser ce mode, car c’est vraiment les montagnes russes en termes de framerate. Notez d’ailleurs qu’au lancement de Fortnite sur le Galaxy S21 Ultra, un message prévient que l’appareil n’est pas encore officiellement compatible. Nos petits soucis viennent peut-être de là.
Attention, quand on le pousse vraiment à bout, le téléphone peut chauffer de manière conséquente.
Du haut de gamme Samsung à nouveau autonome ?
Depuis combien de temps Samsung n’avait-il pas réussi à proposer un smartphone haut de gamme doté d’une autonomie vraiment solide ? L’année dernière, le géant sud-coréen s’était carrément montré décevant sur ce point. Et voilà que débarque le Galaxy S21 Ultra. Malgré sa batterie de 5000 mAh, nous avions vraiment quelques appréhensions sur son endurance. Or, l’Exynos 2100 semble faire du bien, tel un baume apaisant.
En effet, le Samsung Galaxy S21 Ultra résiste très très bien aux affres du temps passé loin d’une prise. Le SoC gravé en 5 nanomètres apporte véritablement une meilleure efficacité énergétique et ça fait un bien fou. En outre, je ne dis pas ça en ayant forcé le mode 60 Hz d’ailleurs. J’ai bien utilisé l’appareil avec les 120 Hz adaptatifs et tout porte à croire que cette option est devenue plus intelligente et surtout plus réactive que par le passé pour préserver la batterie. Le smartphone a su ici trouver un bel équilibre pour satisfaire les utilisateurs sur ce point crucial.
Même sur les journées qui s’éternisent, le téléphone lutte vaillamment pour ne pas lâcher rapidement ses précieux pourcentages de batterie. À titre d’exemple, sur notre protocole de test personnalisé ViSer — qui simule une utilisation active en alternant pléthore d’application en tous genres –, le Galaxy S21 Ultra a résisté pendant 16 heures et 20 minutes. Ce qui le catapulte parmi les meilleurs résultats en la matière. De là vient notre théorie : l’écran est plus habile pour jongler rapidement entre les différents taux de rafraîchissement et réussi très probablement à vite descendre à 11 Hz sur les nombreuses interfaces assez fixes jalonnant notre test en laboratoire.
Nous ne saurons toutefois nous contenter de cela. Le Galaxy S21 Ultra doit aussi passer l’épreuve du réel, du concret ; en d’autres termes, de l’utilisation au quotidien par un véritable être humain que j’interpréterai exceptionnellement malgré ma nature reptilienne. Les conclusions sont alors un tantinet moins élogieuses, mais on retient tout de même qu’il y a eu de gros progrès. Le meilleur exemple reste, je pense, ma toute première journée avec ce téléphone.
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Android 11 a-t-il un impact positif sur la batterie ? Voici nos observations
À 100 % de batterie, je débranche le Galaxy S21 Ultra réglé sur le mode 120 Hz vers le début d’après-midi et j’entame alors le transfert de mes applications et données grâce à Smart Switch. Cette opération est plutôt énergivore : on parle en effet de télécharger et installer pléthore d’apps (j’en ai un peu moins de 200 qui ne sont pas natives) ainsi que les données qui vont avec. J’enchaîne rapidement avec l’installation du gourmand Fortnite et une partie de 30 minutes en qualité Épique à 60 fps. Voilà des tâches bien énergivores, mais ça ne s’arrête pas là. Tout enthousiaste que je suis, je sors prendre une série de photos, je lance YouTube Music en arrière-plan pendant plusieurs heures pour profiter de mes morceaux dans mon casque connecté en Bluetooth, je regarde un Let’s Play de plus d’une heure sur YouTube, j’utilise activement Twitter, Messenger et WhatsApp et je conclue ma journée avec un appel long de 36 minutes et de la bonne procrastination sur TikTok — app qui consomme beaucoup — pendant plus d’une heure.
Ainsi, en 9 heures, je suis descendu à 10 % de batterie avec un total de 6 heures d’écran allumé. Au vu de mon utilisation intensive, ce constat est plutôt satisfaisant. Sur les jours suivants, plus classiques, mais bien actifs, j’enregistrais des utilisations de 12 à 14 heures par jour avec un temps d’écran variant de 6 à 8 heures en fonction des utilisations. Ce sont surtout les enregistrements de vidéos 4K et 8K et les longues sessions de jeux gourmands qui éprouvent rudement la batterie. Les autres activités sont plutôt bien gérées.
La boîte du Galaxy S21 Ultra ne renferme pas de chargeur, Samsung mettant en avant des motivations écoresponsables comme Apple peu avant lui. Le téléphone est toutefois compatible avec la recharge rapide jusqu’à 25 W en filaire. J’ai donc utilisé le chargeur du Galaxy Note 20 Ultra et j’ai pu constater que le terminal nécessitait 30 minutes pour passer de 10 à 65 % de batterie. Il lui faut ensuite encore un tout petit peu plus d’une demi-heure pour retrouver sa pleine vitalité.
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Évidemment, les charges sans fil et sans fil inversée sont également de la partie.
Réseau et communication du Samsung Galaxy S21 Ultra
Encore heureux pour un appareil à plus de 1000 euros, le Galaxy S21 Ultra se montre impeccable pour téléphoner. Aucun de mes interlocuteurs n’a signalé de souci au niveau de l’intelligibilité de mes propos lors de mes communications. Au contraire, on m’a indiqué que ma voix parvenait de manière claire et sans compression. Par ailleurs, les bruits de ville autour de moi ne sont jamais venus ruiner les tympans des personnes à l’autre bout du fil, à l’exception peut-être d’une ou deux sirènes d’ambulance. Hormis ces sons ponctuels et difficiles à atténuer, le fleuron de Samsung s’en sort brillamment dans cet exercice.
Le Galaxy S21 Ultra est compatible avec la 5G standalone (SA) et non standalone (NSA). Vous pourrez ainsi profiter d’une « vraie » 5G sur la bande de fréquence n78 à 3,5 GHz ainsi que d’un réseau qui réexploite les fréquences de la 4G LTE (2100, 1800, 2600, 800 et 700 MHz) en France. Contraint par des soucis logistiques liés au couvre-feu et à une ville de Paris qui ne profite pas encore d’un déploiement commercial dudit réseau de nouvelle génération.
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Sur la 4G d’Orange cependant, je n’ai rencontré aucune anicroche en région parisienne. Même son de cloche pour la géolocalisation, le point bleu de Google Maps m’a toujours situé avec précision et réactivité — un peu moins quand j’étais dans le métro — pendant mes déplacements. Notez aussi une compatibilité avec le Wi-Fi 6E, le Bluetooth 5.2 et la technologie ultra wideband (UWB).
Prix et disponibilité du Samsung Galaxy S21 Ultra
Le Samsung Galaxy S21 Ultra est commercialisé en France à partir du 29 janvier 2021. Comptez un prix conseillé qui commence à 1259 euros pour le modèle avec 128 Go de stockage. On monte ensuite à 1309 euros pour la déclinaison de 256 Go et jusqu’à 1439 euros pour celle de 512 Go (et 16 Go de RAM). Pour les coloris, les deux finitions sont mates, mais il faudra choisir entre le noir (comme notre exemplaire) et l’argent. Le site officiel de Samsung propose trois autres couleurs en exclusivité : gris sidéral, bleu marine et marron.
Sachez aussi que jusqu’à la veille de la commercialisation, Samsung propose une offre de précommande grâce à laquelle vous recevrez un Galaxy SmartTag et des Galaxy Buds Pro en plus de votre smartphone.
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