Des licences sont distribuées aux entreprises qui souhaitent commercer avec Huawei. Pour l’obtenir, elles doivent seulement prouver que cela ne concerne en rien la 5G.
Est-ce que la lumière au bout du tunnel serait en train d’apparaître dans le champ de vision de Huawei ? C’est en tout cas ce que peuvent laisser penser les dernières décisions politiques des États-Unis concernant l’embargo à l’encontre du constructeur chinois, notamment en ce qui concerne la conception de puces.
Une année difficile pour Huawei
Au printemps 2019, le gouvernement de Donald Trump prenait des sanctions à l’encontre du constructeur chinois pour éviter sa présence sur le marché de la 5G, l’accusant alors d’une trop grande proximité avec le gouvernement chinois. Pour les États-Unis, cela représente une menace pour la sécurité intérieure du pays, les réseaux pouvant alors être utilisés à des fins d’espionnage.
L’embargo mis en place a alors empêché toutes les entreprises américaines de travailler avec le géant chinois, et par effet de bord, également certaines firmes internationales utilisant des technologies américaines. Huawei s’est donc retrouvé privé entre autres des services de Google, mais aussi d’un certain nombre de ses fournisseurs de composants, que ce soit pour ses écrans ou encore la conception de ses puces. Un coup dur qui aurait pu avoir de très lourdes conséquences à l’échelle mondiale pour la marque, qui a tout de même réussi à maintenir son cap, grâce à sa forte présence sur le marché chinois et un riche catalogue de produits toujours en vente.
Des dérogations peu à peu délivrées
Un an et demi plus tard, Huawei n’est toujours pas sorti d’affaire et ses derniers smartphones, comme le Mate 40 Pro par exemple, ne peuvent toujours pas intégrer nativement le Google Play Store. Le relâchement de l’embargo permet néanmoins au constructeur chinois de se rassurer quant aux composants qu’il pourra utiliser à l’avenir dans ses smartphones et PC.
Selon une information du Financial Times (article payant), le département américain du commerce « a déclaré aux entreprises lors de conversations récentes que, bien que les licences à destination de Huawei soient gérées dans un but de refus, cela peut être reconsidéré s’il est démontré que la technologie ne prend pas en charge la 5G ». Cela permettrait ainsi à Huawei de retrouver bon nombre de ses fournisseurs et de continuer son activité hardware dans le monde.
Plusieurs marques ont ainsi été autorisées à continuer leurs activités commerciales avec Huawei. C’est le cas d’ARM, qui fournit les architectures des puces Kirin des smartphones du constructeur, de Samsung, qui lui fournit des écrans, et, selon le Financial Times, de Sony pour ses capteurs photo CMOS. Plus de 300 compagnies auraient ainsi demandé une licence pour continuer de travailler avec Huawei.
Deux noms sont évoqués par Edison Lee, analyste chez Jefferies : Qualcomm et MediaTek, deux concepteurs de puces. S’il n’est pas encore question de Google, l’idée pourrait être remise sur la table à l’avenir. Certains experts mettent cependant en garde ceux qui auraient de grandes attentes à ce sujet, soulignant les décisions politiques « erratiques » de l’administration Trump.