Essai de la Mini Cooper SE : que vaut la plus chic des citadines électriques ?

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Introduction

Avec plus de 220 kilomètres d’autonomie sous le cycle WLTP, une puissance de 184 chevaux et 270 Nm, et un tempérament annoncé dans la lignée des autres Mini, cette version 100 % électrique est pleine de promesses… pour ceux qui en auront l’usage.

La Mini Cooper SE // Source : Yann Lethuillier pour Frandroid

À l’heure où les constructeurs automobiles orientent clairement leur gamme vers la fée électrique, on pouvait s’étonner de voir Mini un peu à la traîne dans ce domaine, notamment lorsqu’en face, BMW avec sa i3, rencontre un certain succès. Mini a préféré d’abord s’orienter sur de l’hybride rechargeable, avec son Countryman, avant de lancer la star de sa gamme en version 100 % électrique.

La Mini Cooper SE (c’est son appellation commerciale) arrive donc en 2020 avec comme ambition de séduire les citadins à la recherche d’une voiture chic, au gabarit contenu et électrique. Et d’une manière générale, au vu de l’autonomie affichée, la Mini Cooper SE ne peut pas forcément s’adresser à un autre public qu’aux citadins.



Fiche technique de la Mini Cooper SE

Modèle Mini Cooper SE
Catégorie Citadines
Puissance (chevaux) 184 chevaux
Puissance (kw) 135 kW
0 à 100 km/h 7.3 secondes
Niveau d’autonomie Autonomie complète
Vitesse max 150 km/h
Prises côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Longueur 3845 mm
Hauteur 1432 mm
Largeur 1727 mm
Prix entrée de gamme 32900 euros
Poids Maximal 1770 kg
Fiche produit
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Une Mini comme les autres ?

Les clients à la recherche d’une voiture électrique recherchent, pour la plupart, un véhicule qui ne se différencie pas forcément d’une thermique. C’est presque le cas pour cette Mini Cooper SE qui conserve la même bouille que sa cousine thermique, à quelques détails près, comme la calandre désormais pleine, la trappe à essence remplacée par une plus grosse ouverture pour la prise ou encore ces jantes pleines, en option sur notre finition « Greenwish », au dessin particulier qui permet de gagner en aérodynamisme.










À l’intérieur, l’ambiance néo-rétro fait toujours son petit effet, surtout quand l’ensemble des matériaux est qualitatif et les assemblages très bien réalisés. L’écran central de 8,8 pouces est tactile et bénéficie d’une belle ergonomie. Il peut aussi être contrôlé via la molette située sur la console centrale. Nous retrouvons également un deuxième écran de 5,5 pouces en guise d’instrumentation numérique sous les yeux du conducteur.

Les graphismes sont très soignés et l’organisation des menus relativement ergonomique. C’est assez rare pour le souligner. La voiture bénéficie de deux ports USB à l’avant et est compatible avec Apple CarPlay sans fil, mais pas avec Android Auto pour le moment.






En matière d’habitabilité, la Mini Cooper SE n’est bien évidemment pas un monospace avec ses 3,85 mètres de long, d’autant plus qu’elle n’est disponible qu’en version trois portes. Par rapport à une Mini trois portes thermique, le modèle électrique rehausse un peu sa banquette arrière la rendant encore moins accueillante et accessible.

Disons qu’il s’agit plutôt d’une banquette d’appoint pour de petits trajets, d’autant plus que cette Mini Cooper SE n’a pas vocation à vous emmener vraiment loin, du moins au vu de l’état actuel du réseau de recharge en France. Le coffre quant à lui offre une capacité de 211 litres avec un double plancher permettant de ranger les câbles de recharge.



La Mini Cooper SE en quelques chiffres

Mini faisant partie du groupe BMW, il y a effectivement quelques synergies entre la BMW i3 et cette Cooper SE. Elle possède, d’une part, le même moteur que la i3 de 184 chevaux ainsi que le même pack batterie (de 32,6 kWh, dont 28,9 utiles) mais avec des cellules réorganisées en T pour se placer sous la banquette et le tunnel central, sans trop empiéter sur l’espace intérieur. La Mini est également équipée de la même pompe à chaleur optionnelle permettant de réchauffer l’habitacle en plein hiver et moins énergivore que les résistances.

La Mini Cooper SE pèse environ 150 kilos de plus qu’une Cooper S de 192 chevaux, soit environ 1400 kilos pour une voiture de moins de quatre mètres de long. C’est beaucoup et ça se ressent au volant. Autre changement pour cette Mini électrique, elle reçoit des réglages de trains spécifiques, notamment au niveau des suspensions. La voiture gagne 1,8 centimètre en hauteur, pour loger entre autres les batteries sans altérer la garde au sol.

Comme énoncé plus haut, vous ne pourrez pas forcément faire de longs voyages à bord de cette Mini. Ou du moins pas dans de bonnes conditions. Sous le cycle WLTP, nous devrions pouvoir parcourir entre 225 et 234 kilomètres d’une traite. La voiture supporte la charge rapide jusqu’à 50 kW via une prise Combo CCS. Cela permet de récupérer 80 % de l’autonomie en 36 minutes. Sur une Wallbox de 11 kW, cela prend environ 2h30 et jusqu’à 13 heures sur une prise domestique classique.


Conserve-t-elle son petit côté amusant à conduire ?

Une Mini Cooper, si vous avez déjà eu l’occasion d’en conduire une, c’est une voiture plutôt amusante derrière le volant. Mais avec ses kilos en trop, est-ce toujours le cas pour cette Mini électrique ? La réponse est oui, même si l’embonpoint se faire grandement ressentir. Le moteur de 184 chevaux et 270 Nm de couple assure de belles prestations dynamiques avec un 0 à 100 km/h abattu en 7,3 secondes et une vitesse maximale plafonnée à 150 km/h.

La voiture dispose de cinq modes de conduite qui influent sur la consistance de la direction ou encore la réponse à l’accélérateur. Les modes « Green+ » et « Green » brident en quelque sorte les performances tandis que le mode « Sport » révèle le caractère dynamique de notre Mini. Dénuée de suspensions pilotées, la petite Mini est assez ferme, notamment sur les petites compressions où elle est assez sèche.





En ville, la Mini Cooper SE est une parfaite petite citadine qui se faufile partout, à un détail près. Et ce détail peut très vite devenir embêtant, du moins de notre point de vue. Le freinage régénératif est beaucoup trop puissant, à 0,19 G, contre 0,16 G pour une BMW i3 par exemple.

Il permet d’évoluer en ville sans jamais toucher à la pédale de frein, jusqu’à l’arrêt même, sauf que ce freinage est assez compliqué à doser et, lorsque l’on relâche trop brusquement l’accélérateur, le corps est envoyé en avant. Fort heureusement un autre mode permet de réduire la décélération de 0,19 à 0,11 G, ce qui est beaucoup plus acceptable, sauf que ce mode ne reste pas en mémoire et il faut le sélectionner à chaque démarrage.

Cette commande permet de gérer le niveau d’intensité du freinage régénératif // Source : Yann Lethuillier pour Frandroid

En matière de consommation, c’est plutôt acceptable, surtout que nos conditions d’essai n’étaient pas forcément optimales puisque la température extérieure de 12° nous a obligé à allumer le chauffage. Sur un parcours d’une centaine de kilomètres oscillant entre 30 % de ville et 70 % de routes nationales, nous avons relevé 16,8 kWh/100 kilomètres, ce qui aurait assuré moins de 200 kilomètres avec une seule charge.

Cela cantonne donc notre petite Mini Cooper SE à un usage purement quotidien oscillant entre urbain et périurbain. Pour les longs voyages, à cause de son autonomie trop moyenne et du réseau de recharge trop éparse sur le territoire, il faudra s’orienter vers un autre véhicule.

Consommation relevée sur la Mini Cooper SE // Source : Yann Lethuillier pour Frandroid

À quel prix ?

La douloureuse n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom. De base, les Mini Cooper sont des véhicules onéreux du fait de leur positionnement premium. Les professionnels auront plus de chance que les particuliers avec une finition « Business » qui débute à partir de 32 900 euros, avant bonus écologique de 5000 euros.

Les versions « Greenwich » et « Yours », réservées aux particuliers, sont plus chères et débutent respectivement à partir de 37 600 et 40 800 euros, avant bonus de 7000 euros. La facture finale oscille donc entre 30 000 et 35 000 euros, une somme conséquente pour une citadine électrique avec une autonomie plus que moyenne. Les prix sont toutefois corrélés à ceux de sa cousine thermique, la Mini Cooper S en boîte manuelle.


Pour justifier ces tarifs conséquents, Mini dote sa version électrique de nombreux équipements de série. La liste des options est donc assez restreinte (affichage tête-haute à 620 euros, radars de stationnement à l’avant à 440 euros…), une fois n’est pas coutume chez Mini. La firme britannique est assez agressive en matière de loyers puisqu’une location longue durée sur 36 mois et 30 000 kilomètres débute à partir de 360 euros, sans apport, et avec l’entretien inclus. Mini joue encore une fois sur une valeur résiduelle plutôt élevée pour réduire ses loyers.

La concurrence ne se bouscule pas aux portillons pour le moment. La Renault Zoé, qui bénéficie de plus d’autonomie (jusqu’à 395 kilomètres) mais qui n’a pas de prétentions premium, séduit énormément de clients, tandis que la Peugeot e-208, plus cher et avec une autonomie plutôt correcte (jusqu’à 340 kilomètres), commence à faire son trou, même si ses tarifs (à partir de 25 700 euros, bonus déduit) sont supérieurs à ceux de la Zoé (à partir de 25 300 euros, bonus déduit).

Et si la concurrente de la Mini Cooper SE était plutôt l’originale petite Voir la source

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