Il assemblait il y a encore quelques jours certains modèles d’iPhone 12 pour le compte d’Apple, et c’est pour l’instant terminé. Le Taïwanais Pagatron se voit placer par Apple en période de probation pour une durée indéterminée. Le motif ? La falsification de documents pour couvrir la violation du droit du travail dans plusieurs de ses usines chinoises.
Pegatron, spécialisé dans l’assemblage de produits électroniques et sous-traitant d’Apple, entre autres pour certains modèles d’iPhone 12, n’a pas été à la hauteur du code de conduite imposé par le groupe à ses fournisseurs. Le retour de bâton est radical et immédiat : Apple ne lui passera plus aucune commande, et ce pour une durée indéterminée. Il faut dire que la faute commise n’a rien d’anodine, le fabricant taïwanais falsifiait des documents pour couvrir le non-respect du droit du travail dans plusieurs de ses usines chinoises.
L’affaire concerne en premier lieu les contrats de travail étudiants. Ces derniers prévoient des clauses particulières permettant d’encadrer le travail des stagiaires. Des clauses que Pegatron n’a pas respectées sur ses sites. Des pratiques dont certains géants taïwanais de l’électronique semblent coutumiers. En 2017, Foxconn était lui aussi accusé d’avoir fait assembler des iPhone X par des étudiants employés illégalement.
Action / réaction pour Apple
« Nous disposons d’une procédure d’examen et d’approbation rigoureuse pour tout programme de travailleurs étudiants, qui garantit que le travail du stagiaire est lié à sa spécialité et interdit les heures supplémentaires ou les quarts de nuit », explique Apple dans un communiqué adressé à Bloomberg.
La marque poursuit :
Pegatron a mal classifié les étudiants travailleurs dans son programme et a falsifié des documents pour dissimuler ces violations de notre code, notamment en autorisant les étudiants à travailler la nuit, à faire des heures supplémentaires et, dans certains cas, à effectuer des travaux sans rapport avec leur formation.
Pegatron reconnaît pour sa part les faits, mais assure avoir fait au plus vite le nécessaire pour revenir dans les clous. « Dès la découverte de cette activité non conforme, nous avons immédiatement retiré les étudiants des chaînes de production et avons travaillé avec notre client et des experts tiers pour prendre les dispositions nécessaires afin qu’ils puissent retourner chez eux ou à l’école avec une indemnisation appropriée et tout le soutien et l’attention nécessaires », se défend la marque. Comme l’indique The Verge, Apple semble toutefois ne pas être convaincu par ces déclarations.
La thèse de la « mégarde » paraît en effet difficile à croire : Pegatron avait déjà été pris la main dans le sac pour les mêmes manquements au Code du travail en 2013, selon un rapport du China Labor Watch.